La France n'est pas le seul pays concerné par les pénuries d'enseignants. Un peu partout dans le monde - en Europe, mais aussi au Canada, aux États-Unis et en Australie - les écoles peinent à recruter des instituteurs. Une situation qui, si elle persiste, pourrait conduire une hausse globale du nombre moyen d'élèves par classe, alors que la réduction des effectifs est souvent avancée comme une solution pouvant permettre un enseignement de meilleure qualité.
En 2022, l'Union européenne comptait 1,72 millions d'instituteurs pour 22,9 millions d’élèves inscrits à l'école primaire selon Eurostat, soit un ratio moyen de 13,3 élèves par enseignant. Mais cette donnée cache cependant de fortes disparités d'un pays à l'autre. Avec un ratio supérieur à 18 élèves par enseignant dans le primaire, la France et la Roumanie sont les deux pays de l'Union européenne où les instituteurs de ce niveau travaillent avec les effectifs les plus fournis. À l'inverse, les ratios élèves-enseignant les moins élevés de l'UE sont mesurés en Grèce et au Luxembourg (8 élèves par instituteur environ). Entre les deux, la majorité des pays européens affichent un ratio compris entre 10 et 15 enfants par enseignant, comme l'Allemagne (14,9), l'Espagne (12,2), la Belgique (11,8) ou encore l'Italie (10,8).
S'il est avéré que le nombre d'étudiants par professeur joue un rôle sur la qualité de l'apprentissage, le bruit et la promiscuité sont autant de facteurs déterminants. Selon des recherches menées en France par l’École des hautes études en sciences sociales, la réduction des effectifs s'accompagne généralement d'une amélioration du niveau scolaire, en particulier pour les élèves issus des milieux les moins favorisés. Le taux d'encadrement ne suffit toutefois pas à lui seul à garantir la réussite scolaire. Les styles d'enseignement, les méthodes pédagogiques ainsi que des facteurs extra-scolaires rentrent également en compte.