Enseignement et réussite scolaire en France
En 2022, plus de 6,4 millions d’enfants étaient inscrits en école maternelle ou élémentaire et plus de 5,6 millions d’élèves étaient inscrits en collège ou lycée. En France, tous les enfants vont à l’école maternelle et élémentaire, puis au collège. Contrairement à de nombreux pays, par exemple l’Allemagne, les enfants reçoivent les mêmes enseignements jusqu’à l’âge de 15 ou 16 ans, peu importe leur niveau scolaire. C’est le principe du collège unique. A la fin du collège, les élèves passent les épreuves du Brevet des Collèges, un diplôme obtenu chaque année par près de 90% des candidats.Après la classe de troisième, les chemins se diversifient. Alors que plus de 67% des élèves poursuivent en lycée général et technologique, environ 21% continuent en lycée professionnel et 10% se lancent dans un CAP. Les élèves en lycée général doivent choisir des matières dans lesquelles ils se spécialisent. En 2023, les matières les plus choisies par les élèves de terminale étaient les mathématiques, les sciences économiques et sociales et la physique-chimie. Les combinaisons d’enseignements les plus choisies étaient les mathématiques, associées avec la physique-chimie, ainsi que l’histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques associées avec les sciences économiques et sociales. Le taux de réussite du baccalauréat général s’élevait en 2023 à 95,5 %, contre près de 90 % pour le baccalauréat technologique et 82,6 % pour le baccalauréat professionnel. De plus en plus de Français obtiennent le diplôme du baccalauréat. Contre encore seulement 20% en 1970, près de 80% des personnes en âge d'obtenir le diplôme du Baccalauréat ont passé et réussi les épreuves en 2023.
Enseignement public et privé
Même si l’école publique est largement majoritaire en France, on observe ces dernières années une tendance à une augmentation du nombre d’écoles privées. La France comptait près de 44.000 écoles publiques élémentaires et maternelles en 2021, contre encore plus de 50.000 en 2005, tandis que le nombre d’écoles privées est passé de près de 5.500 à environ 5.750 durant la même période. Quant aux collèges, on en comptait 5.316 publics et près de 2.000 privés en 2022. Enfin, on dénombrait en 2023 un total de 1.617 lycées généraux et technologiques publics et un peu plus de 1.000 lycées généraux et technologiques privés.Ces dernières années, la part des élèves du second degré scolarisés dans le privé a légèrement augmenté, atteignant 21,2% pour les lycées et 21,3% pour les collèges en 2021. Si de plus en plus de parents se tournent vers l’enseignement privé pour scolariser leurs enfants, c’est principalement parce qu’ils espèrent y trouver une meilleure qualité de l’encadrement, une meilleure qualité de l’enseignement et de meilleures conditions d’études pour les enfants. L’augmentation du recours à l’enseignement privé, qui est payant, concerne surtout les milieux favorisés, ce qui donne lieu à une surreprésentation des milieux favorisés dans les écoles privées et des milieux populaires dans les écoles publiques. Ainsi, dans les écoles privées, plus de la moitié des élèves sont issus de milieux favorisés alors qu’ils ne représentent que 31% des élèves dans les écoles publiques.
Mais les différences entre public et privé ne sont pas les seules variables concernant les écoles françaises. Certaines écoles publiques présentent un excellent niveau et ont réussi à mettre en place une certaine sélectivité à l’entrée à l’aide d’options spécifiques ou de cursus particuliers. Les accusations de manque de mixité sociale concernent donc également certaines écoles publiques. Les lycées de Paris et de Versailles sont ceux qui présenteraient particulièrement peu de mixité sociale, d’après l’indice de position sociale (IPS).
Manque d’enseignants
La grande majorité des personnels de l'Éducation nationale sont des enseignants. Au total, l’Education nationale chapeaute 713.513 enseignants d’établissements publics et 140.169 enseignants d’établissements privés. Depuis 2018, le nombre total d’enseignants est en baisse, puisqu’il est passé de 867.022 en 2018 à 853.682 en 2023. En effet, le métier d’enseignant n’attire plus autant qu’autrefois. A la rentrée 2023, 5,2% des postes en lycée général et classe préparatoire, ainsi que plus de 28% des postes en lycée professionnel n’étaient pas pourvus. Les matières manquant le plus cruellement d’enseignants étaient principalement les langues régionales, comme l’occitan, le basque ou encore le breton, les lettres classiques et l’allemand.Les raisons du désintérêt pour ce métier sont multiples. Certains pointent du doigt un salaire trop faible. En effet, les enseignants figurent parmi les fonctionnaires de catégorie A les moins bien payés. Alors qu’ils doivent effectuer des études longues et passer un concours, les professeurs de collège et lycée gagnent en moyenne 2.810 euros net par mois, contre une moyenne de 3.090 euros net par mois chez les fonctionnaires de catégorie A. Les professeurs des écoles sont encore moins bien rémunérés avec un salaire moyen de 2.510 euros net et les professeurs contractuels gagnent seulement 2.080 euros net en moyenne. Ces salaires sont d’autant plus critiqués que les enseignants voient leur charge de travail augmenter au fil des années. De plus, les enseignants sont de plus en plus fréquemment victimes d’atteintes. 10% des enseignants du premier degré ont déjà subi des menaces et 3% des coups et blessures.
Ces différents facteurs poussent un nombre croissant d’enseignants à la démission. Contre environ 500 démissions par an au début des années 2010, l’année 2021 a vu un record de près de 3.000 enseignants démissionner. Les raisons de démission les plus citées par les enseignants sont les réformes successives du ministère de l’Éducation nationale, le manque de soutien de la part de l’administration, le manque de reconnaissance de leur travail, le niveau de salaire, la charge de travail et le nombre d’élèves dans les classes. En effet, entre 1980 et 2022, même si le nombre moyen d’élèves par classe a diminué en lycée professionnel et en préélémentaire, il a augmenté au collège et au lycée général et technologique. Au lycée général, on dénombrait un nombre moyen de plus de 30 élèves par classe en 2022. Avec de tels effectifs d’élèves par classe, la France fait partie des pays de l’OCDE dans lesquels il y a le plus grand nombre d’élèves par professeur, en particulier dans le premier degré. L'état du système éducatif est l'une des thématiques les plus importantes pour les Français, dont 9% se disent prêts à manifester pour la situation de l’école. Plus d'un tiers des Français considère que le système d'enseignement primaire fonctionne mal, et près de trois personnes sur cinq sont du même avis en ce qui concerne les collèges et les lycées. Tandis que, pour améliorer le système éducatif, l’exécutif propose de créer des groupes de niveaux dans les collèges, ou encore de demander seulement un BAC+3 plutôt qu’un BAC+5 pour passer le concours de professeur des écoles, la majorité des Français considère que les priorités sont de mieux former, mieux évaluer les enseignants et d’en recruter davantage./.