Deux mois après s'être offert le Tour d'Italie, le leader de l'équipe UAE Emirates, Tadej Pogacar, a triomphé dimanche 21 juillet sur le Tour de France pour la troisième fois de sa carrière, avec six victoires d'étape au compteur et plus de six minutes d'avance sur le Danois Jonas Vingegaard, vainqueur des deux précédentes éditions et deuxième cette année. Le Slovène a pulvérisé plusieurs records d'ascension sur la Grande Boucle, dont certains détenus par des coureurs au passé pour le moins sulfureux, comme Lance Armstrong et Marco Pantani. Avec une vitesse moyenne de 41,82 km/h sur les 3 498 kilomètres parcourus, Tadej Pogacar a également signé le deuxième Tour le plus rapide de l'histoire, juste derrière Vingegaard en 2022 (42,03 km/h sur 3 344 kilomètres).
Si la vitesse moyenne mesurée lors de la course peut être influencée par la nature du parcours (le Tour était par exemple plus long au début du vingtième siècle) ou par les progrès en matière d'entraînement, de nutrition et d'équipements, de tels records ne manquent pas d'éveiller quelques soupçons, notamment étant donné la mauvaise réputation qui colle au cyclisme professionnel ces dernières décennies. En effet, de 1998 (année de l'affaire Festina) à aujourd'hui, près des deux tiers des vainqueurs du Tour de France ont été impliqués dans des affaires de dopage, et environ la moitié des coureurs montés sur le podium.
Comme le montre notre graphique, des « années folles » du dopage à la décennie 2020, la vitesse moyenne du vainqueur du Tour n'a pas diminué, bien au contraire. Au cours des trente dernières années, on mesure un gain moyen d'un peu plus de 2 km/h sur des parcours variant de 3 300 à 3 600 km (en 21 étapes). Que cela soit dû à des facteurs techniques et humains, à des parcours qui favorisent la vitesse, ou à de nouvelles substances dopantes, reste une question à laquelle seuls le temps et les tests de dépistage pourront répondre.