L'influence économique et politique de la Chine ne cesse de croître dans le monde. Parmi les leviers d'influence dont dispose Pékin, on peut entre autres citer les prêts massifs que le pays a octroyé à l'étranger ces dernières années. La Chine s'est imposée comme un créancier majeur dans les pays en développement, en particulier ceux qui participent à son projet des "Nouvelles routes de la soie", un programme visant à financer la construction d'infrastructures portuaires, ferroviaires et terrestres à travers le globe.
Comme le révèlent les données de la Banque mondiale, fin 2020, parmi les 97 pays pour lesquels les données étaient disponibles, ceux qui présentaient la dette extérieure la plus élevée auprès de la Chine étaient le Pakistan (77,3 milliards de dollars), l'Angola (36,3 milliards), l'Éthiopie (7,9 milliards), le Kenya (7,4 milliards) et le Sri Lanka (6,8 milliards). Ces cinq pays sont notamment impliqués dans les "Nouvelles routes de la soie" chinoises.
Pour se faire une meilleure idée du poids que représente cette dette dans les pays concernés, notre carte donne un aperçu du rapport entre le niveau d'endettement et la taille de l'économie. Les données correspondent plus précisément à la dette extérieure envers la Chine exprimée en pourcentage du revenu national brut (RNB), un indicateur qui rend compte de la somme des revenus perçus par les agents économiques nationaux.
Ce sont les pays d'Afrique subsaharienne qui présentent les risques de surendettement les plus dépendants de Pékin. Dans cette région, si l'on exclut les pays à haut revenu, la dette extérieure contractée auprès du géant asiatique atteignait en moyenne 5 % du revenu national brut en 2020. Le fardeau est le plus lourd pour Djibouti et l'Angola, avec une dette envers la Chine qui dépassait 40 % de leur richesse nationale respective. Les autres nations les plus exposées dans cette région étaient le Congo (29 %), la Zambie (21 %) et le Mozambique (14 %).
Ailleurs dans le monde, les Maldives (38 %), le Laos (30 %), le Kirghizistan (24 %) ainsi que les îles Tonga et Samoa (20 %) figuraient parmi les économies proportionnellement les plus endettées auprès des créanciers chinois.