Lancé en 2012 à Lagos, au Nigeria, Jumia s'est imposé comme le leader incontesté du e-commerce africain. Selon les données issues de l'étude "L'essor du commerce électronique en Afrique" de Statista (disponible en anglais ici), la marketplace du groupe a enregistré plus de 30 millions de visiteurs mensuels en 2021 et affiche une nette avance sur les autres acteurs régionaux. En deuxième position, le géant sud-africain, Takealot.com, ex aequo avec le détaillant égyptien Souq.com (devenu Amazon.eg en septembre 2021), dénombraient chacun une moyenne de 10 millions de visites par mois.
Surnommée "l'Amazon africain", Jumia a été la première entreprise technologique africaine à faire son entrée à la Bourse de New York en 2019. Elle opère aujourd'hui dans une dizaine de pays africains dont le Kenya, l'Afrique du Sud, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, l'Égypte et les pays du Maghreb, mais aussi en-dehors du continent, comme au Portugal, en Chine et aux Émirats arabes unis.
Tout comme le groupe fondé par Jeff Bezos, la plateforme vend à peu près tout, de l'épicerie aux vêtements, et elle a également lancé son propre service de livraison alimentaire "Jumia Food", ainsi qu'un site de voyage en ligne "Jumia Travel". Dans son dernier rapport trimestriel, la société a révélé qu'elle avait réalisé un chiffre d'affaires de 47,6 millions de dollars au cours des trois premiers mois de 2022, en hausse de 44 % par rapport à la même période en 2021. Selon Quartz Africa, cette croissance a été tirée par ses ventes de produits de grande consommation et le succès de son portefeuille mobile "JumiaPay".
D'après les perspectives du Digital Market Outlook de Statista, le potentiel de croissance des entreprises numériques en Afrique est énorme, car il est attendu que le nombre de consommateurs en ligne dépasse la barre du demi-milliard dans cette région à l'horizon 2025 (soit presque deux fois plus qu'en 2020). Cet essor est en partie lié aux progrès rapides réalisés par certains pays africains en matière d'accès à d'Internet.