L'après-Merkel commence à se dessiner outre-Rhin. Selon le résultat final provisoire annoncé ce lundi par la commission électorale (Bundeswahlleiter), le parti social-démocrate (SPD) a remporté les élections législatives en Allemagne avec 25,7 % des suffrages. De son côté, le bloc conservateur de la CDU-CSU obtient 24,1 % des voix, tandis que les Verts (Grüne) grimpent sur la troisième marche du podium avec 14,8 %, suivis par le parti libéral-démocrate (FDP) à 11,5 %.
En chute de plus de huit points par rapport à 2017, le parti de la chancelière sortante Angela Merkel (CDU) réalise le plus mauvais résultat de son histoire. Bien que le SPD ait gagné des voix lors de ces élections, le score cumulé de ces deux grands partis traditionnels se situe à un niveau historiquement bas, reflétant la fragmentation du paysage politique à l'œuvre en Allemagne. Pour les élections de 2021, la CDU et le SPD n'atteignent ensemble qu'environ la moitié des suffrages, avec 49,8 % des voix, alors qu'en 2013, ils cumulaient à eux deux plus de deux tiers des votes, soit 67,3 %.
À l'inverse, ce sont des partis comme les Verts et, dans une moindre mesure, les libéraux-démocrates (FDP), qui montent en puissance ces dernières années. Avec près de 15 %, le score des Verts reste en dessous de leurs espérances pour cette élection, mais le parti écologiste signe néanmoins une nette progression par rapport à 2017, où il était arrivé sixième derrière Die Linke (avec 8,9 % des suffrages). Entré sur la scène politique allemande en 2013, le parti eurosceptique et nationaliste allemand (AfD) a légèrement régressé par rapport à 2017, mais parvient tout de même à se maintenir à plus de 10 %.