Si l'idée de manger des insectes fait plutôt faire la grimace en Europe, ces derniers sont toutefois partie intégrante des régimes alimentaires traditionnels de nombreuses populations ailleurs dans le monde. On recense ainsi plus de 1 000 espèces couramment consommées sur la planète, les plus grands marchés étant la Thaïlande, la Chine, le Japon, l'Australie et le Pérou.
Mais avec la demande croissante d'aliments riches en nutriments et respectueux de l'environnement, les insectes comestibles se frayent peu à peu une place dans les assiettes occidentales. La FAO (Food and Agriculture Organisation) considère les insectes comme une alternative sérieuse aux protéines animales face à la raréfaction des ressources naturelles et à la hausse de la population mondiale.
Plusieurs entreprises pionnières, comme Jimini's et Micronutris en France, commercialisent déjà depuis plusieurs années des insectes consommables sous diverses formes : grillés pour l'apéritif, prêts à cuisiner, ou encore en poudre dans des barres protéinées, biscuits et farines. Bien que restant à l'heure actuelle un marché de niche en Europe, l'entomophagie s'y développe et devrait continuer de croître au cours des prochaines années. Le chiffre d'affaires européen du marché des insectes comestibles pourrait ainsi dépasser 260 millions de dollars (220 millions d'euros) à l'horizon 2023, selon des prévisions réalisées par Meticulous Research. Cela représente une multiplication par trois de la taille du marché comparé à 2018.
Principalement d'ordre culturel et psychologique, les freins à l'acceptation des insectes en tant qu'aliment restent encore prégnants dans les pays occidentaux. Leur intégration sous forme de poudre dans des produits transformés constitue notamment l'une des principales solutions pour contourner ces obstacles à la consommation.