La NASA a perdu la possibilité d'envoyer elle-même ses astronautes dans l'espace lorsque la navette spatiale américaine a été mise à la retraite en 2011. Cela a obligé les États-Unis à se tourner vers la Russie et à réserver des sièges sur la navette Soyouz pendant près de dix ans. Une situation qui a pris fin cette année avec l'envoi d'astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) à bord de la capsule Dragon 2 de SpaceX (aussi appelée Crew Dragon). Amarré à l'ISS depuis le 31 mai, le vaisseau de SpaceX devrait quitter le complexe orbital ce 1er août afin de ramener les astronautes sur Terre. Cette mission marque le début d'une nouvelle ère pour les vols spatiaux, étant donné qu'il s'agit du premier vol habité réalisé avec un vaisseau conçu et construit par un acteur privé.
En plus de supprimer la dépendance des États-Unis vis-à-vis de la Russie pour l'envoi de ses astronautes dans l'espace, le lancement de SpaceX change également la donne pour une autre raison essentielle : son coût. La NASA a attribué à SpaceX et à Boeing des contrats d'une valeur respective de 3,1 milliards et 4,8 milliards de dollars, dans le cadre d'un programme appelé Commercial Crew visant à développer un nouvel engin spatial. Ce programme a donné lieu à de gros efforts de réduction des coûts pour les vols spatiaux. L'audit de la NASA réalisé en 2019 a notamment révélé que le coût par siège de la capsule de SpaceX est nettement plus rentable que celui des programmes précédents.
Selon les données de Planetary Society, il fallait par exemple débourser 390 millions de dollars (ajusté de l'inflation) pour un siège sur le programme Apollo et le coût pour une place dans la navette spatiale américaine s'élevait à 170 millions de dollars. En comparaison, le coût par siège a été estimé à 55 millions de dollars pour Dragon 2 (SpaceX), contre respectivement 90 millions et 80 millions de dollars pour Starliner (Boeing) et Soyouz.