Parce qu'ils appartiennent à la catégorie d'âge la plus à risque et vivent dans un environnement où un virus peut se propager rapidement (salles à manger communes, chambres partagées), les résidents d'Ehpad sont particulièrement vulnérables face à la pandémie de coronavirus. Un rapport publié par des chercheurs de la London School of Economics estime qu'ils représentent la moitié (si ce n'est plus) des victimes du COVID-19 dans plusieurs pays étudiés (en date du 17 avril).
Les chercheurs soulignent qu'il est difficile d'établir des comparaisons internationales de la mortalité dans les maisons de retraite médicalisées, notamment parce que de nombreux pays ne comptabilisent pas ces cas spécifiques et que certains chiffres sont basés sur des données partielles. Néanmoins, les résultats sont frappants dans les pays où les données étaient disponibles. En Norvège, il est estimé que 64 % des victimes du COVID-19 résidaient en maison de retraite. Ce taux est également élevé dans des pays qui comptent un plus grand nombre de décès : 57 % au Canada, 55 % en Irlande et près de la moitié des victimes recensées en France et en Belgique.
Il n'existe pas d'estimations officielles de la mortalité liée au COVID-19 dans les maisons de retraite en Espagne, mais le rapport rend compte d'informations transmises par les autorités régionales au ministère de la santé qui ont été rapportées dans les médias. Les dernières données communiquées par la principale chaîne de télévision publique nationale estiment que 52,7 % du total des victimes espagnoles étaient des résidents d'Ehpad (en date du 16 avril). Quant aux pays qui présentent les ratios les plus faibles, Singapour (20 %) et l'Australie (14 %), il est important de noter qu'ils sont à ce jour bien moins affectés par l'épidémie que les pays précédemment cités (moins de cent décès recensés au total).