Selon le centre d'étude spécialisé de la NASA, près de 30 000 objets géocroiseurs, c'est à dire des astéroïdes et comètes dont l'orbite autour du Soleil croise ou approche celle de la Terre, sont actuellement identifiés et suivis par les scientifiques. Parmi eux, on dénombre à ce jour près de 10 000 astéroïdes "potentiellement dangereux" (plus de 140 mètres de diamètre), dont 850 d'une largeur d'au moins un kilomètre. En l'état des connaissances actuelles, les probabilités de collision avec de tels géants de l'espace sont fort heureusement nulles.
Mais des morceaux beaucoup plus petits percutent de temps en temps notre planète et peuvent potentiellement engendrer d'importants dégâts à l'échelle d'une région. L'un des derniers exemples en date remonte à 2013, lorsqu'une météorite non détectée de 19 mètres de diamètre s’était fragmentée dans l’atmosphère au-dessus de l'oblast de Tcheliabinsk, en Sibérie. Ce phénomène avait libéré une énergie estimée à trente fois celle de la bombe atomique d'Hiroshima, créant une onde de choc qui avait fait exploser les vitres dans la région et blessé plus d'un millier de personnes. Lindley Johnson, responsable du département "Défense planétaire" de la NASA, avait qualifié l'événement de "coup de semonce cosmique", déclarant qu'il avait "attiré l'attention sur les efforts supplémentaires nécessaires pour détecter les astéroïdes encore plus gros avant qu'ils ne frappent notre planète".
Comme le montre notre graphique, les avancées techniques en matière d'observation de l'espace ont permis de réaliser d'énormes progrès pour détecter les astéroïdes et comètes qui orbitent à proximité de nous. D'environ 900 objets recensés en 2000, ce chiffre est passé à 13 000 en 2015, et il atteint aujourd'hui plus du double. Si la NASA estime avoir découvert plus de 95 % des objets géocroiseurs de plus d'un kilomètre, la traque pour recenser les astres "potentiellement dangereux" plus petits promet d'être encore longue.