Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) publie chaque année un rapport sur le nombre de journalistes détenus en prison en raison de leur profession dans le monde. D'après l'association, 363 journalistes étaient derrière les barreaux en décembre 2022. Un nouveau record, après en avoir dénombré un peu plus de 300 à la fin de l'année 2021.
L'année dernière, les cinq pays qui emprisonnaient le plus de journalistes étaient l'Iran, la Chine, le Myanmar, la Turquie et la Biélorussie. Comme le décrit le CPJ, "les efforts de plus en plus oppressifs des gouvernements autoritaires pour étouffer la presse s'expliquent par la volonté de contenir le mécontentement qui gronde dans un monde perturbé par le Covid-19 et les retombées de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine".
En Iran, des dizaines de journalistes figurent parmi les quelque 14 000 Iraniens arrêtés lors de la répression des manifestations déclenchée par la mort en garde à vue de Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans arrêtée en septembre 2022 pour avoir prétendument enfreint la loi iranienne sur le hijab.
En Chine, les autorités ont renforcé la censure numérique lors des manifestations contre la politique zéro-Covid qui se sont déroulées l'année dernière, et plusieurs journalistes auraient été détenus alors qu'ils couvraient les manifestations.
Quant au Myanmar, après la survenue du coup d'État militaire en 2021, ce pays a été propulsé au deuxième rang mondial des pires pays en matière d'emprisonnements de journalistes. Le nombre de journalistes emprisonnés au Myanmar est passé à au moins 42 en décembre 2022 (contre 30 l'année précédente).