Cette année, près de la moitié de la population mondiale en âge de voter est appelée à se rendre aux urnes. Un nombre record de scrutins présidentiels, législatifs, régionaux et municipaux vont avoir lieu en 2024, et deux élections très médiatisées se sont déroulées ce mois-ci.
Le 13 janvier, Taiwan a élu président Lai Ching-te, ancien vice-président de la présidente sortante Tsai Ing-wen. Tous deux appartiennent au parti de centre gauche (Parti démocrate progressiste), et sont considérés par la Chine comme des séparatistes. La semaine précédente, la Première ministre sortante Sheikh Hasina avait été réélue à son poste au Bangladesh, lors d'un scrutin vivement critiqué pour ses irrégularités, et précédé par les arrestations de milliers de membres de l'opposition, des incidents qui ont poussé de nombreux observateurs à remettre en question la liberté des élections.
D'après Anchor Change, seulement 38 % des élections prévues pour 2024 sont complètement libres, tandis que 75 % sont "libres ou partiellement libres". Plusieurs pays dans lesquels des élections doivent avoir lieu cette année sont également menacés par la mésinformation et la désinformation (cette dernière faisant référence à la diffusion délibérée de fausses informations à des fins politiques ou autres). C'est par exemple le cas pour l'Inde, où ce problème a été identifié comme risque principal par un panel d'experts du Forum économique mondial. C'est également le 6ème risque le plus important sur 34 aux États-Unis, et le 11ème au Mexique et au Royaume-Uni, où des élections devraient avoir lieu entre décembre 2024 et janvier 2025.
D’autres élections sont également menacées de façon plus concrète. Au Burkina Faso, les récents coups d'État ont remis en question la tenue des élections. Les élections législatives au Tchad ont déjà été reportées à plusieurs reprises avant d'être fixées à octobre 2024, tandis que l'élection présidentielle, qui doit aussi avoir lieu cette année, devrait voir le fils du défunt président Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'État, tenter de s'installer durablement à la tête du pays. L'élection présidentielle au Mali en est également à sa deuxième tentative et a de nouveau été légèrement reportée. Et si les élections parlementaires maliennes ne se sont pas déroulées l'année dernière comme prévu, une nouvelle constitution a été adoptée par référendum. Ailleurs dans le monde, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu'il n'organiserait pas d'élections cette année, en vertu de la loi martiale en vigueur dans le pays depuis l'invasion russe.
Cet été, les habitants des 27 pays de l'Union européenne se rendront également aux urnes lors d'élections supranationales pour élire un nouveau Parlement européen.