Les manifestations de masse contre une réforme judiciaire controversée se sont intensifiées en Israël alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche le limogeage du ministre de la Défense Yoav Gallant. Gallant s'était opposé à la réforme de Netanyahu qui aurait donné au gouvernement le contrôle sur la nomination des juges et au Parlement la possibilité de passer outre les décisions de la Cour suprême. Après la destitution, plusieurs ministres et le président de l'État israélien se sont prononcés contre les réformes qui saperaient l'indépendance de la justice.
Comme le montre les sondages régulièrement effectués par le « Israel Democracy Institute », la confiance que les Israéliens accordent aux institutions publiques se détérioré depuis quelques années. En 2022, seuls 35 % des habitants du pays déclaraient faire confiance aux institutions, contre 61 % en 2012. La Cour suprême jouit encore d'une confiance relativement élevée : 42 % des Israéliens juifs ont déclaré lui faire confiance l'année dernière, la plaçant en troisième position derrière l’armée de défense d’Israël et le président. Ce taux était nettement plus élevé que le taux de confiance accordée au gouvernement (24 %) et à la Knesset, le parlement israélien (19 %). Pour les Arabes israéliens interrogés, la Cour suprême constituait l'institution à laquelle ils accordaient le plus de crédibilité, même si le taux de confiance générale était plus faible pour ce groupe.