Au cours des deux dernières décennies, l'Internet des objets est peu à peu passé de la science-fiction à la réalité quotidienne. Des téléviseurs aux réfrigérateurs, en passant par les aspirateurs et les voitures, d'innombrables appareils sont aujourd'hui connectés à Internet, et beaucoup d'entre eux peuvent être contrôlés par la voix. Étant devenues les interfaces privilégiées pour le contrôle de ces appareils, les assistants vocaux comme Alexa d'Amazon, Google Assistant ou Siri d'Apple confèrent un pouvoir considérable aux entreprises qui les développent.
Conscient de ce monopole, la Commission européenne a lancé une enquête sur l'Internet des objets et les assistants vocaux, visant à garantir que ce marché reste ouvert et concurrentiel. "La concurrence sur les marchés numériques peut être très fragile", écrit Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission, dans une déclaration officielle. "Quand les grandes entreprises abusent de leur pouvoir, elles peuvent très rapidement pousser le marché au-delà du point de bascule, où la concurrence se transforme en monopole". Dans le cadre de son enquête, la Commission va envoyer des questionnaires à plusieurs centaines d'entreprises dont l'activité est liée à ce marché. Elle cherchera aussi à étudier la manière dont les données sont collectées, utilisées et éventuellement monétisées : "Les assistants vocaux et les appareils intelligents peuvent recueillir une grande quantité de données sur nos habitudes. Et il y a un risque que les grandes entreprises fassent un mauvais usage des données collectées, pour consolider leur position sur le marché face aux défis de la concurrence".
Nul doute qu'Amazon et Google sont les deux principaux protagonistes visés par l'Europe. Selon le classement des assistants vocaux ayant le plus d'impact en 2020 réalisé par Voicebot.ai, les outils développés par ces deux entreprises sont actuellement de loin les plus importants sur le marché. Plutôt que le taux d'adoption par les consommateurs ou les parts de marché, cette analyse se base sur le ressenti des professionnels du secteur. Elle évalue l'impact des assistants vocaux sur le marché selon l'étendue actuelle d'utilisation et le potentiel futur d'adoption.