Les bureaux parisiens de BlackRock ont été investis hier par une centaine de militants écologistes pour dénoncer les activités de l'entreprise dans le secteur des énergies fossiles. C'est la deuxième fois que les locaux du siège parisien de BlackRock ont été pris pour cible cette année. Le nom de cette société américaine, leader mondial de la gestion d'actifs financiers, revient souvent dans l'actualité ces derniers temps, en particulier dans le débat sur la réforme des retraites. Plusieurs opposants au projet accusent en effet l'entreprise d'avoir cherché à exercer une influence sur cette réforme pour profiter du développement du marché de l'épargne-retraite. BlackRock rejette ces accusations en bloc, alors que le gouvernement, par l'intermédiaire de Bruno Le Maire, avait évoqué "un fantasme" pour minimiser les liens d'intérêts supposés entre la société américaine et son projet de réforme.
Quelle est vraiment la puissance de ce géant de la finance ? Avec 7 429 milliards de dollars d’actifs en gestion fin 2019, la valeur des investissements gérés par BlackRock dépasse de loin le PIB de nombreux pays développés, dont celui de la France (2 762 milliards de dollars). La société devance également haut la main ses principaux concurrents sur le marché : Vanguard Group et State Street Corporation, qui géraient respectivement 4 257 et 2 197 milliards de dollars d'actifs en juin 2019. En début d'année, BlackRock possèdait plus de 2 700 fonds, dont des participations dans les plus grosses entreprises américaines : entre 2 % et 3 % du capital des GAFAM, de Chevron, JP Morgan ou encore Walmart. Elle possède également des participations importantes dans les entreprises du CAC 40 : entre 4 % et 5 % du capital d'Air Liquide et de Bouygues, 3,7 % de Publicis ou encore 1,8 % de Safran. Niveau résultats, BlackRock s'en est également très bien sortie l'année dernière, enregistrant un chiffre d'affaires de 14,5 milliards de dollars et un bénéfice de 4,5 milliards de dollars, en hausse respective de 2,4 % et 4,2 % par rapport à 2018.