Au cours de la dernière décennie, l'Union européenne et plusieurs États membres ont intensifié leur chasse aux abus de position dominante des géants technologiques américains, en infligeant par exemple des amendes antitrust de plus d'un milliard d'euros à des sociétés comme Alphabet ou Apple, mais également sur le plan juridique, avec l'adoption des lois sur les services numériques (DSA) et sur les marchés numériques (DMA) en 2020, qui visent à renforcer la protection les droits fondamentaux des utilisateurs sur Internet et à créer des conditions de concurrence plus équitables pour les entreprises du secteur numérique.
Comme le met en avant notre infographie, si l'on regarde la puissance et l'influence financière des fleurons technologiques américains, les « Big Tech », ils restent intouchables en Europe. Alors que Microsoft, Apple, Nvidia, Amazon et Alphabet affichent actuellement des capitalisations boursières comprises entre 1 600 et 3 000 milliards de dollars, celle de l'entreprise européenne la mieux valorisée sur les marchés financiers, le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk, atteignait à peine 570 milliards de dollars le 6 mars 2024.
En outre, il faut à l'heure actuelle réunir les cinq entreprises avec les capitalisations boursières les plus importantes d'Europe - Novo Nordisk, le géant du luxe LVMH, le spécialiste européen des semi-conducteurs ASML, la multinationale agroalimentaire Nestlé, ainsi que le groupe Hermès (soit près de 2 000 milliards de dollars) - pour atteindre presque l'équivalent de la valorisation du géant américain des puces Nvidia : environ 2 150 milliards de dollars le 6 mars 2024. Nvidia est actuellement la troisième capitalisation boursière américaine derrière Apple (2 600 milliards de dollars) et Microsoft (près de 3 000 milliards).