Un vaccin contre la COVID-19 en 2021 ? Cette hypothèse semble de plus en plus réaliste depuis l'annonce du géant pharmaceutique américain Pfizer et la biotech allemande BioNTech d'hier : ils viennent en effet d'annoncer des résultats préliminaires positifs dans leur essai clinique de phase III. Selon leurs premières données, analysées après que 94 participants sur les 43.500 de la cohorte ont été contaminés par la COVID-19, leur candidat vaccin serait "efficace à 90%". Sur cette base, les deux laboratoires comptent demander d'ici deux semaines probablement une autorisation temporaire d'utilisation à la FDA, l'agence sanitaire américaine.
Comme l'indique notre infographie, basée sur le recensement de l'OMS analysé par The Guardian, ce sont près de 200 équipes de recherche à travers le monde qui planchent actuellement sur l'élaboration d'un vaccin contre le SARS-CoV-2. Selon les dernières données disponibles en date du 9 novembre, 18 laboratoires étaient engagés dans la deuxième phase des essais cliniques et 11 projets avaient atteint la troisième phase, c'est à dire les essais à grande échelle.
La fabrication d'un nouveau vaccin est un processus long et complexe qui nécessite plusieurs phases de recherche et de tests afin de garantir son efficacité et son innocuité. En temps normal, il faut compter plusieurs années, de dix à quinze ans, entre le début des études et la commercialisation d'un vaccin. Mais face à une situation d'urgence, telle que le contexte actuel de pandémie, les différentes phases de développement sont menées en parallèle afin d'accélérer au maximum la mise à disposition du vaccin.
La première phase de développement correspond aux essais précliniques, étape à laquelle le vaccin est d’abord étudié en laboratoire puis généralement testé chez l’animal. Cette étape permet d'évaluer la capacité de l'antigène à produire des anticorps dans un organisme vivant, mais ne préjuge pas des résultats chez l’homme. Viennent ensuite les essais cliniques, c'est à dire les tests sur l'homme, organisés en trois phases successives. La phase I a principalement pour objectif de déterminer l'innocuité du vaccin et d'observer la réponse immunitaire induite, tandis que la phase II cherche à établir le dosage optimal et à prouver la durabilité de la protection. Lors de la phase III, les essais portent sur des groupes de centaines voire milliers de personnes et ont pour but de définir le rapport bénéfices/risques du vaccin afin d'obtenir l'autorisation de mise sur le marché.