Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
« Je baisse, j’éteins, je décale et je lève le pied », c’est la campagne de communication du gouvernement lancée en 2022 puis réitérée en 2023 afin d’encourager les Français à adopter des gestes de sobriété énergétique. D’après le rapport du GIEC, la sobriété énergétique est l’ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau, tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans le respect des limites planétaires. La sobriété énergétique, avec l’efficacité énergétique et la décarbonisation de la production d’énergie, est indispensable à la transition énergétique, nécessaire pour agir contre le réchauffement climatique. En effet, la France a émis 423,22 millions de tonnes d’équivalent CO2 de gaz à effet de serre en 2021, dont la majorité, soit 212,1 millions de tonnes, étaient des émissions de CO2. Les émissions de gaz à effet de serre provenaient surtout des secteurs des transports, de l’agriculture, de l’industrie de l’énergie, ainsi que de la construction et de l’usage des bâtiments. Dans le cadre du plan sobriété énergétique du gouvernement, l’idée serait donc de réduire la consommation de différentes énergies, en particulier le carburant, le gaz naturel et l’électricité, afin de limiter les émissions des secteurs les plus émetteurs. Et en effet, en 2022, on a pu observer une baisse de la consommation d’électricité en France, qui pourrait être due à une prise de conscience des enjeux climatiques auprès des citoyens, mais également à la forte hausse des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.
En France, les émissions de gaz à effet de serre proviennent surtout des secteurs des transports, de l’industrie, de l’agriculture, du bâtiment et de la production d’énergie. Concernant le secteur des transports, ce sont les bateaux de croisière et les vols court-courrier qui polluent le plus par kilomètre, sans compter les jets privés. Mais les voitures diesel et à essence sont également très polluantes, avec plus de 170 grammes d’équivalent CO2 émis par passager et par kilomètre. Si l’on regarde les émissions de CO2 réellement émises, on constate que la majorité des émissions en France proviennent de la voiture, de la moto et de l’avion. Pour aller vers plus de sobriété énergétique, il faudrait donc pratiquer plus souvent le covoiturage, mais aussi renoncer à la voiture en optant pour les mobilités douces comme la marche ou le vélo, ou d’autres moyens de transports, moins polluants, comme les transports en commun ou encore le train, qui n’émet que 35 grammes d’équivalent CO2 par passager et par kilomètre, donc presque 5 fois moins que les voitures thermiques.
Si l’on s’intéresse à la répartition des émissions de gaz à effet de serre par habitant en France, on peut voir que les trois aspects qui polluent le plus sont la voiture, la consommation de gaz et de fioul et la consommation de viande. Concernant la consommation de gaz et de fioul, les autorités publiques encouragent notamment les citoyens à procéder à des rénovations énergétiques de leurs logements en leur versant des aides financières à cet effet. Quant à la baisse de la consommation de viande, elle n’est pas encouragée par le gouvernement mais néanmoins pratiquée par un nombre important de citoyens, dont une part croissante adopte un régime végétarien ou végan.
Mais la sobriété énergétique seule ne permettra pas de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Elle est seulement l’un des quatre piliers de la transition énergétique mis en place par le gouvernement français, avec l’efficacité énergétique, le déploiement des énergies renouvelables et la relance du nucléaire.
Les émissions liées à la production d’énergie varient fortement en fonction des sources utilisées. Le charbon est de loin la ressource la plus polluante puisqu'elle rejette 820 grammes de CO2 pour un Kilowattheure. Le gaz a également un bilan carbone élevé avec près de 500 grammes de CO2 rejetés pour un Kilowattheure. Pour limiter les émissions dans ce secteur, il faut donc se tourner vers les énergies renouvelables et ainsi décarboner la production d’électricité. Parmi les énergies renouvelables, on trouve le solaire, l’hydraulique et l’éolien.
Durant les dernières décennies, les émissions de CO2 liées à la combustion d'énergie ont diminué en France, même si elles restent élevées : 4,27 tonnes de CO2 ont été rejetées par habitant en 2021. Alors que la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables augmente chaque année en France, elle reste minoritaire. En effet, le mix énergétique est avant tout dominé depuis les années 1980 par le nucléaire. Malgré ses risques et ses défauts, l’énergie nucléaire a l’avantage de ne pas émettre de CO2, ce qui permet à la France de totaliser une part de plus de 90% de sa production d’électricité n’émettant pas de CO2. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre page sur l’énergie nucléaire./.
Les secteurs et acteurs concernés par la sobriété énergétique
L’atteinte de l’objectif de la neutralité carbone en 2050, soit une réduction de 40% de la consommation d’énergie de la France par rapport à 2019, nécessite une sobriété énergétique dans de nombreux secteurs et de la part de nombreux acteurs. Le plan sobriété énergétique du gouvernement, dont le lancement a été annoncé le 14 juillet 2022, prévoit des efforts de divers acteurs. D’abord, les citoyens, qui sont encouragés à adopter des gestes limitant leur consommation d’électricité, de gaz et de carburant, par exemple en faisant du covoiturage, en éteignant les lumières et les appareils électroniques non utilisés et en baissant le chauffage chez eux. Ensuite, les entreprises, encouragés à adopter des pratiques limitant leur consommation d’énergie, par exemple la limitation des déplacements professionnels ou encore d’éteindre les lumières et le chauffage en dehors des heures de travail. Enfin, les autorités publiques sont également encouragées à fournir des efforts en ce sens.En France, les émissions de gaz à effet de serre proviennent surtout des secteurs des transports, de l’industrie, de l’agriculture, du bâtiment et de la production d’énergie. Concernant le secteur des transports, ce sont les bateaux de croisière et les vols court-courrier qui polluent le plus par kilomètre, sans compter les jets privés. Mais les voitures diesel et à essence sont également très polluantes, avec plus de 170 grammes d’équivalent CO2 émis par passager et par kilomètre. Si l’on regarde les émissions de CO2 réellement émises, on constate que la majorité des émissions en France proviennent de la voiture, de la moto et de l’avion. Pour aller vers plus de sobriété énergétique, il faudrait donc pratiquer plus souvent le covoiturage, mais aussi renoncer à la voiture en optant pour les mobilités douces comme la marche ou le vélo, ou d’autres moyens de transports, moins polluants, comme les transports en commun ou encore le train, qui n’émet que 35 grammes d’équivalent CO2 par passager et par kilomètre, donc presque 5 fois moins que les voitures thermiques.
Si l’on s’intéresse à la répartition des émissions de gaz à effet de serre par habitant en France, on peut voir que les trois aspects qui polluent le plus sont la voiture, la consommation de gaz et de fioul et la consommation de viande. Concernant la consommation de gaz et de fioul, les autorités publiques encouragent notamment les citoyens à procéder à des rénovations énergétiques de leurs logements en leur versant des aides financières à cet effet. Quant à la baisse de la consommation de viande, elle n’est pas encouragée par le gouvernement mais néanmoins pratiquée par un nombre important de citoyens, dont une part croissante adopte un régime végétarien ou végan.
Sobriété énergétique et décarbonation
En octobre 2023, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a précisé les intentions du gouvernement concernant le plan sobriété énergétique. Un an après le lancement de ce plan, une baisse de 12% de la consommation d’électricité et de gaz, après correction des effets météorologiques, a pu être observée en France. La ministre a indiqué souhaiter poursuivre la mobilisation des entreprises sur les questions de sobriété énergétique, notamment en ce qui concerne la promotion des mobilités propres en entreprise, lancer un Plan thermostat, permettant aux Français de mieux réguler la température des différentes pièces de leur logement, encadrer la règlementation sur la pollution lumineuse dans les vitrines et bureaux, et travailler en lien avec les fournisseurs d’énergie pour proposer des offres valorisant les économies d’énergies.Mais la sobriété énergétique seule ne permettra pas de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Elle est seulement l’un des quatre piliers de la transition énergétique mis en place par le gouvernement français, avec l’efficacité énergétique, le déploiement des énergies renouvelables et la relance du nucléaire.
Les émissions liées à la production d’énergie varient fortement en fonction des sources utilisées. Le charbon est de loin la ressource la plus polluante puisqu'elle rejette 820 grammes de CO2 pour un Kilowattheure. Le gaz a également un bilan carbone élevé avec près de 500 grammes de CO2 rejetés pour un Kilowattheure. Pour limiter les émissions dans ce secteur, il faut donc se tourner vers les énergies renouvelables et ainsi décarboner la production d’électricité. Parmi les énergies renouvelables, on trouve le solaire, l’hydraulique et l’éolien.
Durant les dernières décennies, les émissions de CO2 liées à la combustion d'énergie ont diminué en France, même si elles restent élevées : 4,27 tonnes de CO2 ont été rejetées par habitant en 2021. Alors que la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables augmente chaque année en France, elle reste minoritaire. En effet, le mix énergétique est avant tout dominé depuis les années 1980 par le nucléaire. Malgré ses risques et ses défauts, l’énergie nucléaire a l’avantage de ne pas émettre de CO2, ce qui permet à la France de totaliser une part de plus de 90% de sa production d’électricité n’émettant pas de CO2. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre page sur l’énergie nucléaire./.
