Les activités des Français en vacances
Contrairement à de nombreux voisins européens qui choisissent l’exotisme d’un pays étranger, les Français aiment rester chez eux pour les vacances. Alors que les années pré-COVID marquaient une tendance croissante aux départs en dehors des frontières de l’hexagone, la pandémie a marqué un retour à la maison. En 2019, 23% des Français déclaraient avoir passé des vacances à l’étranger contre seulement 11% en 2021.Parmi les lieux de vacances les plus convoités en France, on trouve le littoral français. A la question « où souhaitez-vous passer vos prochaines vacances d’été ? », 59% ont répondu « à la mer » en 2023 et 15% « à la montagne ». Néanmoins, la première région en part du tourisme domestique est une région sans littoral : l’Auvergne-Rhône-Alpes, notamment grâce à l’apport du secteur des stations de ski dans les Alpes, dont les revenus s’élevaient à près d’1,5 milliard d’euros en 2018. Au total, les Français ont dépensé plus de 116 milliards d’euros pour leurs vacances et séjours en France en 2019.
La période des vacances d'hiver n’est pas très convoitée par les salariés, qui préfèreront utiliser leurs congés en été ou à Noël. 40 % des Français déclaraient ne tout simplement jamais partir en vacances en février/mars en 2017, notamment en raison du fort coût des stations de ski. De plus, l’économie des stations de ski est fortement bouleversée par le changement climatique et la diminution des précipitations de neige dans les stations de basse et moyenne montagne. Dans les Alpes françaises, le nombre de jours avec un fort enneigement a largement diminué depuis les années 1960. Depuis 1990, le nombre de stations de ski est en baisse, passant de 506 en 1990 à 416 en 2019.
En été comme en hiver, les vacances ne sont pas à la portée de tous les Français. Les différentes crises économiques des dernières décennies ont provoqué des hausses temporaires de la part des Français qui ne partent pas en vacances. En 2010, en pleine crise de la zone euro, 47% des Français ne partaient pas en vacances, et en 2022, alors que l’inflation augmentait fortement en France, 46% d’entre eux déclaraient rester chez eux, contre 34% en 1996 ou 35% en 2015.
Les hébergements touristiques en France
Loger chez sa famille ou des amis est toujours l’option favorite des Français pour s’héberger en vacances. L’hôtel, quant à lui, n’est plus la seule alternative. Le secteur touristique marchand a vécu de profondes évolutions ces dernières années, avec notamment l’apparition de nouveaux acteurs sur le marché comme la location de meublés entre particuliers via des plateformes en ligne. Pour les vacances d’été 2023, 20% des Français déclaraient vouloir se loger dans ce type d’hébergements, pour seulement 15% en hôtel. Beaucoup de Français souhaitent aussi se tourner vers d’autres formes d’hébergements, certaines insolites, comme dormir dans une cabane en pleine nature ou faire du camping sauvage. Les campings marchands connaissent, eux, un regain de popularité avec un nombre de campings qui repart à la hausse depuis 2013 et un nombre de nuitées qui a fortement augmenté entre 2019 et 2022. Alors que le camping était autrefois synonyme de vacances bon marché, le secteur de l’hôtellerie de plein air a récemment vu ses prix augmenter. Autrefois municipal, le camping s’est privatisé et a gagné en nombre d’étoiles. En 2023, seule une petite minorité des emplacements étaient situés dans des campings une ou deux étoiles. Bénéficiant de ce développement des services et du repositionnement de l’offre, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie de plein air a été multiplié par près de trois entre 2000 et 2021.Ces nouveaux acteurs de l’hôtellerie exercent également une influence en dehors du secteur du tourisme. En cause : une part trop importante des logements dédiés au tourisme. L’hébergement touristique commercial avait petit à petit perdu des parts face à l’émergence des locations entre particuliers, mais les tendances pourraient à nouveau évoluer. De nombreuses villes et communes tendent à régulariser les services des opérateurs comme Airbnb, qui déstabilisent le marché de l’immobilier et l’accès à la location longue durée. Une première loi a été adoptée limitant la location d’appartements meublés à 120 jours par an , et de nombreuses municipalités situées dans des zones en forte tension locative cherchent à durcir les règles, à l’instar de New-York qui a interdit la location de logements meublés entre particuliers pour une durée inférieure à 30 jours.