
Le MMA, d’un show inter-discipline en 1993 à un sport de combat majeur en 2023
Le premier événement organisé par l’UFC s’est déroulé le 12 novembre 1993. Ce tournoi avait été organisé afin de déterminer quel art martial était le plus efficace. On voyait donc s’affronter un expert en boxe française et un sumo ou un maitre en taekwondo et un catcheur. Au fil des éditions, les règles se sont affinées pour connaitre le règlement actuellement en vigueur.Parmi les ténors de ce sport, les Américains, Canadiens et Brésiliens ont fortement dominé la concurrence, mais la pratique s’internationalise depuis quelques années. Pour preuve, en 2022, le combat le plus attendu était celui de Ciryl Gane contre Francis Ngannou. Le premier est français, le second est né en France mais combat pour les couleurs du Cameroun. Leur réussite, ils la doivent à l’entraineur Fernand Lopez, qui a largement contribué à professionnaliser cette pratique en France. Il est notamment le fondateur de la MMA Factory à Rungis où s’entrainaient les deux combattants. On retrouvait en 2023 les deux sportifs parmi les meilleurs de la catégorie poids lourd. Chez les femmes également, plusieurs championnes affinent leurs coups au plus haut niveau, notamment Manon Fiorot qui fait partie des meilleures de sa catégorie en poids mouche. Entre la première édition et 2023, 26 Français ont participé à au moins un combat organisé par l’UFC, soit près de 50 fois moins que d’Américains.
Pour de nombreux combattants s’illustrant dans les autres arts martiaux comme le judo ou la boxe, le MMA peut s’avérer être une excellente reconversion et une potentielle manne financière. Les participants peuvent gagner de 10.000 à 500.000 dollars par combat selon les niveaux. Sur l’ensemble de sa carrière, Conor McGregor a gagné plus de 25 millions de gains grâce à ses combats.
UFC, une licence lucrative
Le combat entre Ciryl Gane et Francis Ngannou était une aubaine pour l’UFC pour développer son image auprès du public français. Contrairement au système fédéral que l’on peut connaitre en France ou en Europe, les ligues américaines de sport sont des sociétés à part entière qui cherchent à se développer comme une entreprise privée cherche à augmenter sa base de client. L’UFC ne fait pas exception et cette ligue joue sur sa popularité récente pour augmenter son chiffre d’affaires via la vente de combats à la carte (ou pay-per-view), de produits dérivés ou de services comme les salles de fitness UFC Gym.Et pour attirer les spectateurs derrière leurs écrans ou autour de l’octogone, l’UFC a pu capitaliser sur certaines têtes d’affiche, notamment McGregor, véritable légende de ce sport. Sur les 10 combats les plus vus de l’histoire de l’UFC, neuf engageaient l’Irlandais dans un combat. Depuis que McGregor est retraité, l’UFC cherche de nouvelles égéries pour développer leur encore un peu plus la ligue à l’international.
Après la déclaration des deux géants de la tech Mark Zuckerberg et Elon Musk qui promettent de s’affronter dans la cage, Monsieur White, l’organisateur du premier événement UFC, déclarait au New York Times en juillet 2023 que cet affrontement serait « le plus grand combat de l’histoire de ce sport ». En dehors du ridicule de cette situation, on peut y voir une certaine peoplelisation et une normalisation du MMA, symbole de la renommée et de la visibilité montante de ce sport qui était encore il y a peu de temps interdit dans de nombreux pays. Cette stratégie de « mainstreamisation » semble porter ses fruits puisque le chiffre d’affaires de la franchise UFC est depuis plusieurs années en constante augmentation, dépassant à plusieurs reprises le milliard de dollars ; à titre de comparaison, la ligue de basket, la NBA, avait généré 10 milliards de dollars en 2022.