Les villes les plus surveillées du monde en 2023
Cette statistique représente le nombre de caméras de surveillance pour 1.000 habitants par grande ville dans le monde en 2023. D'après la source, on dénombrait en moyenne 439 caméras pour 1.000 habitants dans les villes chinoises, représentant presque une caméra pour deux personnes. Ce ratio peut fortement varier d'une ville chinoise à l'autre mais les autorités locales ne publient pas ces chiffres, seul le nombre total de caméras de surveillance sur l'ensemble du pays est connu, rapporté à la taille de la population chinoise. Ce ratio s'élève donc à près de six fois plus que la seconde ville (hors Chine) de ce classement, Hyderabad, en Inde, avec 83 caméras pour 1.000 habitants. Tandis qu’à Paris, on compte seulement 4 caméras pour 1.000 habitants. Dans l'ère de la technologie omniprésente, la vidéosurveillance est un élément essentiel pour la sécurité publique, mais est à la fois également considéré comme un outil intrusif.
La surveillance de masse au nom de la sécurité
La Chine domine la surveillance urbaine : 54 % des caméras de vidéosurveillance installées dans le monde le sont dans des villes chinoises. Cette omniprésence de la surveillance soulève des questions majeures sur la vie privée et les libertés individuelles, alors que les autorités chinoises justifient ces mesures comme essentielles à la sécurité publique. Depuis 2015, la situation criminelle en Chine montre une forte diminution, avec un total de 4,42 millions de cas en 2022, le chiffre le plus bas sur les dix dernières années. En Europe, bien que la vidéo surveillance soit plus faible, de nombreuses caméras de surveillance sont installées dans les villes pour garantir la sécurité des citoyens. Dans le système britannique, la vidéosurveillance est bien imposée. À Londres, les caméras figurent dans toute la ville et n’interpellent plus les citadins. Tandis qu’en France, ce sont surtout des élus locaux qui décident d’équiper leurs villes, par exemple, Nice, qui est en tête des villes les plus vidéosurveillées du pays. Cela s’explique par des évènements passés tels que l’attentat du 14 juillet 2016. Une expérimentation a été lancée afin de dénoncer un délit depuis son smartphone via l’app Reporty qui permettait d’effectuer un appel vidéo en direct aux services d’urgence, aux forces de l’ordre, aux services municipaux. Toutefois, la CNIL a estimé que l’équilibre entre la recherche sécuritaire et le trouble aux libertés n’était pas respecté et a décidé de ne pas le mettre en place après 2 mois de test en 2018.
Big Brother is watching you : une menace pour la liberté des citoyens
Dans un monde toujours plus connecté, où l’on voit le nombre de caméras exploser et les technologies comme la reconnaissance faciale se répandre, il faut souligner l’importance d’un encadrement clair de ces pratiques afin de garantir les droits des citoyens pour éviter les dérives. À l’image du roman dystopique 1984 de George Orwell, une surveillance accrue par vidéo dans des pays autoritaires peut être utilisé comme outil de répression. C’est déjà le cas en Chine où l’installation de caméras à grande échelle permet le maintien d’un système de points : le "crédit social", qui récompense ou pénalise les habitants selon leur niveau d’intégrité morale. Pourtant, la surveillance de masse semble de plus en plus acceptée, même dans les pays démocratiques. L’utilisation quotidienne de smartphone est devenue la norme, et le partage de nos données même très personnelles à des entreprises privées est très répandue. Dans l’Union européenne, des lois comme la RGDP sont mises en place pour protéger la vie privée de ses citoyens. Pourtant, l’utilisation de ces technologies paraît difficile à contrôler. En 2022, 73% des experts travaillant dans le secteur du biométrique se disaient inquiets des dérives liées au contrôle de masse provoqué par les technologies qu’ils développent.