Avec plus de 137 000 premiers dossiers déposés en 2022, les demandes d'asile en France ont augmenté de 31 % par rapport à 2021 et approchent du niveau historique de 2019 (138 420 dossiers), selon le ministère de l'Intérieur. En parallèle, les régularisations de séjour ont augmenté de 8 %, avec environ 34 000 admissions, et les expulsions d'étrangers ont grimpé de 15 %, avec plus de 14 000 renvois en 2022.
D'après les données d'Eurostat, la France est le pays européen qui procède au plus grand nombre d'expulsions de ressortissants étrangers, soit 14 % du total des renvois de l'Union européenne (UE) en 2022, devant l'Allemagne, avec un peu plus de 13 000 renvois (13 % du total de l'UE), et la Suède, avec plus de 10 000 (10 %).
Comme le détaille notre graphique, les deux pays les plus peuplés de l'UE, l'Allemagne et la France, sont à la fois ceux qui accueillent le plus de demandeurs d'asile et qui expulsent le plus d'étrangers. Si l'on examine ces deux variables côte à côte, la Suède se distingue par un nombre relativement élevé de renvois par rapport aux demandeurs d'asile accueillis. Le pays scandinave, dirigé par un gouvernement libéral conservateur (soutenu par l'extrême droite), a durci sa politique migratoire et entend intensifier la chasse aux immigrés clandestins. Comme le rapportait Le Monde, la Suède envisagerait, entre autres, la mise en place de contrôles d'identité incluant un prélèvement d'ADN et l'obligation pour ses fonctionnaires de dénoncer les personnes en situation irrégulière.
En 2022, les plus grands groupes de ressortissants ayant reçu une obligation de quitter le territoire d'un État membre de l'UE étaient les Algériens (33 535), les Marocains (35 510) et les citoyens pakistanais (25 280). Depuis la crise migratoire déclenchée par la guerre civile syrienne, ce sont les Syriens qui représentent le plus grand groupe d'étrangers en situation irrégulière dans l'UE (plus de 175 000 personnes). Viennent ensuite les citoyens afghans (près de 120 000).