
Aujourd’hui, la France compte parmi les pays de l’OCDE dans lesquels la prescription d’antibiotiques est la plus haute. Environ 40 % des Français consomment des antibiotiques chaque année, et cela souvent dans des cas, où la prise d’antibiotiques est inutile et inefficace. En effet, ces médicaments n’agissent pas sur les virus, et vue que les grippes et les symptômes d’états grippaux comme la toux et le rhume sont des infections virales (les bronchites et angines aussi ne sont que très rarement d’origine bactérienne), beaucoup d’antibiotiques sont pris sans indication. Environ deux tiers des Français sont bien conscients de ce fait et 85 % des Français savent même que la prise inutile d’antibiotiques peut les rendre inefficaces.
En effet, l’antibiorésistance est actuellement l'une des préoccupations majeures sur la santé. Si leurs effets a su prodigieusement réduire la mortalité due aux maladies infectieuses depuis la Seconde Guerre mondiale, leurs utilisations récurrentes a poussé les bactéries à développer des systèmes de défense les rendant résistantes à un, plusieurs, ou même tous les antibiotiques déjà ingurgités par la personne.
En vue de la baisse de la consommation totale d’antibiotiques en France de 2000 à 2013, la campagne publicitaire, avec le fameux slogan « Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » lancée en 2002 par les pouvoirs publics et la Caisse nationale d’assurance maladie, semble avoir laissé ses traces. Même si, en 2016, une légère augmentation de la prise d'antibiotiques laisse penser que la moitié des Français ne se souvenaient pas avoir été informés sur les risques de la prise inutile d’antibiotiques. Le besoin d’informations des Français n’est pas encore tout à fait comblé et la sensibilisation en matière du bon usage des antibiotiques demeure une nécessité impérative si on veut ralentir la prolifération des bactéries résistantes, responsables de quelque 700.000 morts sur le niveau mondial.