Pour la première fois depuis le début du siècle, le volume des exportations d'armes dans le monde a cessé d'augmenter entre la période 2011-2015 et 2016-2020, selon les dernières données publiées par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Toutefois, les livraisons internationales d'armements restent proches du plus haut niveau enregistré depuis la fin de la guerre froide. "Il est trop tôt pour dire si la période de hausse des transferts d'armes des deux dernières décennies est terminée", explique Pieter D. Wezeman, chercheur au SIPRI. "L'impact économique du Covid-19 pourrait amener certains pays à réévaluer leurs importations d'armes dans les années à venir. Mais dans le même temps, même au plus fort de la pandémie en 2020, plusieurs pays ont signé des contrats d'armements importants".
Dans le détail, l'étude signale une augmentation substantielle des livraisons de trois des cinq principaux exportateurs d'armes, les États-Unis, la France et l'Allemagne, tandis que que les exportations d'armes russes et chinoises ont diminué. Les États-Unis restent à la tête du classement mondial, avec une part dans les exportations de 37 % entre 2016 et 2020. Près de la moitié des transferts d'armes américains sont allés au Moyen-Orient, l'Arabie saoudite recevant à elle seule environ le quart des exportations américaines. La Russie se maintient à la deuxième place (20 % des transferts d'armes), suivie par la France, qui représente un peu plus de 8 % du volume d'armes livrées dans le monde ces cinq dernières années. Les principaux acheteurs d'armes françaises entre 2016 et 2020 ont été le Qatar, l'Inde et l'Égypte, où sont allées près de 60 % des exportations de l'Hexagone. La plus forte croissance des importations d'armes a été observée au Moyen-Orient, reflétant la compétition régionale engagée entre plusieurs États du Golfe.