Alors qu'une troisième dose est désormais recommandée pour une partie de la population dans plusieurs pays, les fabricants de vaccins contre le coronavirus se préparent à répondre à la demande. Pfizer, en particulier, peut se frotter les mains. Associé à la société allemande BioNTech, le laboratoire américain a misé sur la technologie de l'ARN messager, qui est préconisée pour la 3ème dose, et c'est lui qui dispose de la plus grande part de marché des vaccins anti-Covid aux États-Unis comme en Europe.
Comme le montrent les derniers rapports de résultats, la plupart des laboratoires pharmaceutiques ont vu leurs bénéfices augmenter depuis la commercialisation des vaccins. Les géants Johnson & Johnson et Pfizer, qui tirent déjà des milliards de dollars de sources diverses, n'ont toutefois pas enregistré le même impact. Pfizer a produit trois fois plus de doses que Johnson & Johnson cette année et a vu ses bénéfices augmenter de plus de 120 % de janvier à septembre, passant de 8,3 milliards de dollars en 2020 à près de 18,6 milliards en 2021. De son côté, Johnson & Johnson a enregistré un gain plus modeste de 24 % sur cette période (13 à 16,1 milliards de dollars).
En leur permettant d'atteindre la rentabilité en 2021, les vaccins ont également eu un impact positif sur les finances de Moderna et de BioNTech. Le premier cité, qui a aussi misé sur un vaccin à ARNm, a enregistré un bénéfice net de plus de 7,3 milliards de dollars de janvier à septembre, contre une perte de 470 millions l'année dernière. Le cas est similaire pour le laboratoire allemand allié à Pfizer, qui est passé d'un bilan négatif en 2020 à un profit de plus de 8 milliards de dollars cette année.
Le vaccin n'a en revanche pas eu d'impact visible sur les résultats d'AstraZeneca, qui a rapporté une baisse de ses bénéfices d'une année sur l'autre, en partie liée à une hausse de ses investissements en R&D. Le fabricant anglo-suédois avait assuré vendre son vaccin à prix coûtant pendant la pandémie et semble effectivement ne pas en avoir tiré profit. Comme le rapporte le Financial Times, AstraZeneca commencerait toutefois à s'éloigner de ce modèle en ayant récemment signé ses premiers contrats à but lucratif. L'entreprise vise désormais que son vaccin atteigne une "rentabilité modeste" au fur et à mesure des nouvelles commandes.