
Les puissances mondiales de la construction automobile
Avec près de 6,6 millions de kilomètres en 2020, les États-Unis disposent du réseau routier le plus étendu au monde, un record témoignant de la place indispensable qu’occupe la voiture aux États-Unis. Pourtant, les ventes de voitures légères aux États-Unis s'élèvent à moins de 3,3 millions d'unités en 2021, un chiffre encore inférieur à 2020. L’automobile ne s’est jamais aussi mal vendue aux États-Unis, 2021 étant la pire année depuis 1951. La production de voitures aux États-Unis est également en berne. En 2020, 1,9 millions de voitures ont été produites contre 5,5 en 1999.Concernant la construction automobile, l'Amérique latine occupe une place importante. Le Mexique a produit un peu moins de 3,2 millions de voitures en 2020, tandis que la production de véhicules au Brésil s'est élevée à un peu plus de deux millions d'unités cette année-là. Ces deux pays se sont classés parmi les plus grands producteurs de véhicules automobiles au monde.
Autrefois superpuissance automobile, l’Allemagne perd du terrain sur la construction de véhicules par rapport aux géants chinois et indien. Les fleurons de l’industrie allemande que sont Volkswagen, BMW, Mercedes et Audi ont recours depuis de nombreuses années à d’importantes délocalisations en Asie et en Amérique latine. La France a, au contraire, augmenté sa production de véhicules entre 1997 et 2018. Elle fait exception en Europe, où les volumes de production diminuent depuis 2018.
Sous l'impulsion d'initiatives mondiales en faveur du climat comme l'accord de Paris, plusieurs pays ont commencé à mettre en place des contrôles d'émissions plus stricts pour les nouveaux modèles de véhicules. Les constructeurs automobiles commencent donc à étendre leurs activités au secteur de la mobilité électrique. D'ici à 2025, on prévoit qu'un véhicule neuf vendu sur trois sera propulsé ou assisté par une batterie électrique. Aux États-Unis notamment, le marché des véhicules électriques a gagné en popularité. Environ 600.000 véhicules légers électriques rechargeables y ont été vendus en 2021, soit près du double des ventes de 2020. La Tesla Model S a été la voiture la plus vendue au premier trimestre de 2022, suivie de la Model 3.
L’automobile, un marché très concurrentiel
À l'échelle mondiale, le groupe Volkswagen et Toyota Motor sont les principaux constructeurs automobiles en termes de chiffre d’affaires. Le géant japonais de l'automobile a généré près de 250 milliards de dollars américains de revenus en 2020, et Volkswagen plus de 245 milliards de dollars. La marque Tesla, basée aux États-Unis, a enregistré une forte croissance tout au long de l'année 2021, en faisant la marque dont la valeur a le plus augmenté dans le monde, tous secteurs confondus.Les géants historiques de l’automobile comme Volkswagen et Toyota doivent faire face à deux phénomènes nouveaux : l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché comme les voitures chinoises mais aussi une constriction du marché. Les ventes de voitures avaient reculé, même avant la crise du COVID-19. Cependant, le chiffre d’affaires des entreprises phares du secteur a rapidement rebondi, et cela malgré des ventes de véhicules en berne. Volkswagen par exemple a réalisé d’excellents résultats durant l’année 2021. La firme allemande a d’ailleurs conservé sa place de dauphin en termes de part de marché mondiale de ventes de voitures en 2021. Les consommateurs français quant à eux sont encore très attachés aux marques locales. Le groupe PSA et Renault représentaient en 2020 près de 50% des immatriculations en France.
Mobility as a service, l’autopartage et les nouveaux comportements liés à la voiture
Peu développés aux États-Unis où la place de la voiture personnelle est encore centrale dans les mobilités, les MaaS (Mobility as a service) se développent fortement dans d’autres régions du monde comme en Europe et en Asie. Dans le secteur des services de voiture partagée, l’Europe et l’Asie représentaient près de 85% de part de marché contre seulement 15% pour l’Amérique du Nord en 2021.Parmi ces MaaS, BlaBlaCar fait figure de proue du transport de passagers. Ce modèle de « Consumer to Consumer » est en pleine expansion et le nombre de membres de BlaBlaCar est passé de 60 millions en 2018 à 100 millions en 2021. Mais ce n’est pas en Europe où le covoiturage est le plus populaire. En Asie, près de la moitié des individus avaient déjà réalisé un trajet en covoiturage en 2021, contre seulement 22% des Européens.
Autre poids lourd du secteur des MaaS, les voitures de transport avec chauffeur (VTC) dont l’implantation a créé de nombreuses réticences, notamment en France où la cohabitation avec les taxis était houleuse au début. La firme américaine Uber affiche un revenu net en forte hausse depuis 2014, cependant, l’entreprise est régulièrement pointée du doigt pour la faible rémunération de ses chauffeurs. En 2019, sur les 45 heures moyennes de travail hebdomadaire des chauffeurs Uber en France, ils étaient rémunérés à environ 1.600 euros net par mois.
Les infrastructures des transports en commun et des pistes cyclables étant parfois défaillantes ou insuffisantes dans certaines régions, ces MaaS constituent une alternative supplémentaire à la voiture individuelle. Cet abandon progressif des déplacements en voiture individuelle permettra à l’avenir d’économiser plusieurs tonnes de CO2 par an par habitant et nous rapprochera peut-être un peu plus de nos objectifs en termes de limitation du réchauffement climatique.