Mali : le nombre de victimes civiles de violences armées a doublé depuis 2022

Un an après le départ de la force Barkhane du Mali et sept mois après celui des soldats de la force spéciale Sabre du Burkina Faso, Emmanuel Macron a annoncé dimanche 24 septembre le retrait des 1 500 militaires basés au Niger "d'ici la fin de l'année", actant la fin de la présence militaire française au Sahel où Paris combattait les djihadistes depuis 2013. Cette décision intervient dans un contexte de dégradation des relations avec les juntes militaires ayant pris le pouvoir ces trois dernières années au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Parallèlement, les régimes de ces pays ont entamé un rapprochement militaire avec la Russie, en faisant notamment appel aux services du groupe Wagner.

Alors que l'on observe une évolution des dynamiques politico-militaires au Sahel, la situation sécuritaire s'est sérieusement détériorée dans la région en 2022. Au Mali par exemple, on observe une recrudescence des violences contre les civils depuis l'année dernière, comme le montre notre graphique basé sur les données ACLED reprises par Le Grand Continent. Entre le 1er janvier 2022 et le 21 juillet 2023, le nombre de civils tués par des groupes armés a plus que doublé par rapport à la moyenne des années précédentes. Dans le détail, plus de 3 000 victimes civiles ont été recensées au Mali depuis le début de l'année 2022. Les attaques des groupes jihadistes ont été à l'origine de 45 % des victimes et celles des forces étatiques de 43 %, tandis que des milices locales et le groupe Wagner ont été identifiés dans respectivement 6 % et 3 % des faits recensés.