Le marché français de la musique se porte bien avec un chiffre d'affaires en hausse de 5 % en 2019 à 772 millions d'euros. Cette bonne performance est le fruit de la dynamique du streaming musical qui représente désormais 59 % des ventes dans l'Hexagone, tandis que le nombre d'abonnements vient de passer le seuil des 10 % de la population, selon les chiffres dévoilés cette semaine par la SNEP. L'occasion de revenir sur la métamorphose de l'industrie musicale aux cours des vingt dernières années.
Le streaming musical est né en 2001, lorsque que Rhapsody, aujourd'hui devenue Napster, lançait le tout premier service numérique de musique à la demande à un tarif mensuel. Toutefois, ce support n'a vraiment commencé à se démocratiser qu'une décennie plus tard, avec l'arrivée des plateformes actuellement les plus populaires du marché : Deezer, lancée en 2007, puis Spotify, débarquée en 2008. Comme l'illustre notre infographie, le paysage musical était radicalement différent au début du vingt-et-unième siècle. En 2001, les formats physiques, principalement les CD, représentaient plus de 97 % du chiffre d’affaires mondial de l’industrie musicale. Et lorsque Deezer soufflait ses deux bougies, en 2009, les supports de diffusion numérique généraient déjà plus de 25 % des revenus du marché. Toutefois, il s'agissait principalement de téléchargement et le streaming restait encore assez marginal (2,5 % du chiffre d'affaires mondial).
Aujourd'hui, le streaming s'est imposé comme l'une des manières les plus populaires de consommer la musique. Ce support est même devenu le moteur d'une industrie qui avait connu un fort déclin à l'avènement de l'ère Internet. Selon les données du dernier rapport annuel de l'IFPI, le chiffre d’affaires mondial du streaming musical s’élevait environ 9 milliards de dollars en 2018 et représentait près de 50 % des revenus totaux de l’industrie de la musique à travers le monde. Si le chiffre d'affaires lié à l'ensemble des formats physiques ne cesse quant à lui de décliner, ne représentant aujourd'hui plus que le quart des revenus, il est intéressant de souligner que les disques vinyles confirment quant à eux leur retour avec des ventes mondiales qui avait progressé de 13 % en 2019.