Les cyclones tropicaux s'intensifient plus rapidement

L'ouragan Milton, qui a causé d'importantes destructions en Floride, a été classé comme le cyclone atlantique le plus puissant depuis Dorian en 2019. En tout juste 24 heures, entre dimanche et lundi, la tempête tropicale a bondi du premier au dernier échelon (catégorie 5) de l'échelle de Saffir-Simpson, qui mesure l'intensité des ouragans. Il est cependant loin d'être le seul cyclone récent à avoir enregistré une intensification extrêmement rapide, terme météorologique désignant une accélération de plus de 92 km/h des vents soutenus sur 24 heures.

Les données de l'ONG Climate Central révèlent que 27 ouragans ont connu une intensification extrêmement rapide dans l'Atlantique au cours des vingt dernières années (2004-2023), alors qu'au cours des deux décennies ayant précédé (1984-2003), ce nombre n'était que de 12. En moyenne, sur la période étudiée, la fréquence de ces phénomènes est ainsi passé d'environ une fois tous les deux ans, à plus d'une fois par an. Si l'on élargit l'analyse à l'ensemble des cyclones atlantiques ayant connu une intensification rapide (c'est-à-dire plus de 55 km/h en 24 heures), leur nombre était de 93 entre 2004 et 2023, contre 69 entre 1984 et 2003.

Cette année, en plus de Milton, un autre ouragan a fait l'objet d'une intensification extrêmement rapide : Beryl, qui a touché terre dans les Caraïbes puis au Texas début juillet. En outre, trois autres cyclones atlantiques ont connu une intensification rapide en 2024 : Debby, Francine et plus récemment Kirk.

Le réchauffement des eaux, qui fait que davantage d'énergie est transmise à un cyclone, est un facteur clé de l'intensification de ces événements météorologiques. La probable survenue d'un épisode La Niña cet hiver, un phénomène modifiant les courants marins et les vents dans l'atmosphère, pourrait favoriser la formation d'ouragans dans l'Atlantique, mais les eaux se réchauffent également de manière globale à cause du changement climatique, et ce depuis plusieurs décennies déjà. Des eaux océaniques plus chaudes pendant de longues périodes au cours de l'été et de l'automne augmentent les chances d'une saison cyclonique plus intense et plus étendue, comme l'illustre par exemple la survenue de Beryl en juillet cette année.