Finance
Politique monétaire : le Japon à contre-courant
La banque centrale du Royaume-Uni a relevé jeudi son taux d'intérêt directeur de 50 points de base (4,50 % à 5,00 %) pour tenter d'enrayer l'inflation. Cette décision fait suite à celle de la Banque centrale européenne (BCE), qui a annoncé une nouvelle hausse la semaine dernière, passant de 3,75 % à 4,00 %. L'augmentation décidée par la BCE est la dernière d'une série de hausses après le relèvement historique du taux en juillet dernier, qui avait mis fin à six années de politique monétaire de taux zéro. Aux États-Unis, le président de la banque centrale américaine anticipe de nouvelles hausses d'ici la fin de l'année. Le pays présente toujours le taux directeur le plus élevé parmi les grandes économies occidentales, avec une fourchette comprise entre 5,00 % et 5,25 % en juin.
Faisant figure d'exception parmi les économies avancées, le Japon a commencé à mener une politique monétaire de taux zéro dès les années 1990, en réponse à une bulle spéculative qui touchait alors le pays. Comme le montre notre graphique, la Banque centrale japonaise est même passée à des taux négatifs depuis 2016, alors que le pays luttait contre des problèmes chroniques de croissance et une déflation rampante. Malgré une inflation plus forte que prévu cette année, la Banque du Japon reste actuellement sur ses positions, indiquant qu'elle serait prête à changer de cap en cas de forte hausse, mais réaffirmant sa conviction que l'inflation ralentirait plus tard dans l'année.
Description
Ce graphique retrace l'évolution des principaux taux d'intérêt directeurs des banques centrales dans une sélection de pays/régions (2012-2023).