Bien que le volume de ses exportations de combustibles fossiles ait diminué depuis l'invasion de l'Ukraine fin février, la Russie gagne actuellement plus d'argent en vendant son pétrole, gaz et charbon qu'il y a un an. Ceci s'explique par la flambée des prix de l'énergie sur le marché mondial, une hausse qui s'était enclenchée avant même le début de la guerre en Ukraine.
Selon les données du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un centre de recherche basé en Finlande, les recettes récoltées par la Russie grâce à la vente de ses ressources énergétiques étaient 40 % plus élevées en mai 2022 qu'à la même période l'an dernier (où la plupart des prix avaient retrouvé leurs niveaux pré-pandémiques). La baisse des exportations due aux sanctions occidentales et les rabais que le pays accorde sur ses combustibles fossiles lui coûtent cher, avec une perte évaluée à près de 200 millions d'euros par jour. Mais parallèlement, l'explosion des prix a fait gonfler la valeur de ses exportations quotidiennes de 447 millions d'euros, faisant plus que compenser le manque à gagner.
Le rapport du CREA montre que ce sont les flux de matières premières énergétiques à destination de l'Union européenne qui ont le plus diminué, avec une valeur d'exportations quotidiennes qui a baissé d'environ 110 millions d'euros entre février-mars et mai 2022. Parmi les pays qui ont le mieux réussi à réduire leur dépendance à l'égard de la Russie ont peut citer, entre autres, la Pologne, la Finlande, la Lituanie, l'Espagne et l'Italie. Entre le début de l'invasion, en mars, et le mois dernier, les recettes quotidiennes de l'ensemble des exportations énergétiques russes ont ainsi diminué de près de 100 millions d'euros.