Part du nucléaire dans la production d'électricité en France 1985-2023
Ce graphique montre la part du nucléaire par rapport à la production totale d'électricité de la France entre 1985 et 2023. L'énergie nucléaire représentait 65 % de la production totale d'électricité de la France en 2023. Avec 56 réacteurs nucléaires opérationnels, la France était en 2023 le pays du monde qui détenait la plus grande part de nucléaire dans sa production électrique totale. Cependant, on peut constater qu’en 2022 la France a moins produit d’énergie nucléaire que les autres années, atteignant la part du nucléaire dans la production totale d’électricité la plus faible depuis 1985. Malgré cette réduction, la France est une exception mondiale de par son nombre élevé de réacteurs opérationnels et son mix énergétique unique comparé aux autres pays.
Variations de la production d’électricité nucléaire
Lorsque l’on observe l’évolution de la quantité d’électricité nucléaire produite ou de la production d’énergie primaire en France, on remarque une forte baisse de la production d’énergie nucléaire en 2022. Comment expliquer cette dynamique ? Plusieurs facteurs combinés sont ici à l’œuvre, notamment sur le plan sécuritaire. En effet, le nucléaire est une source d’énergie très réglementée et tous les incidents de centrales peuvent entrainer des baisses ou un arrêt temporaire de production. Le renforcement des contraintes de sécurité par l’Autorité de sûreté nucléaire, des problèmes de corrosion inattendus ainsi que des inspections et réparations programmées ont pu avoir raison du nombre de réacteurs nucléaires opérationnels en 2022. La production d‘électricité est cependant repartie à la hausse pour les centrales nucléaires en 2023 et en 2024.
Défis et contraintes du nucléaire
Toutefois, les standards de sécurité, nécessaires pour éviter des accidents nucléaires comme Tchernobyl, ne sont pas les seuls paramètres rendant l’industrie du nucléaire si complexe. Depuis l’arrêt de l’extraction de l’uranium naturel sur le sol français au début des années 2000, la France doit importer chaque année les quelques 8.000 tonnes nécessaires au fonctionnement de ses 56 réacteurs. Les principaux fournisseurs d’uranium de la France étaient en 2022 le Niger, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, l’Australie et la Namibie. Même si les quantités importées depuis chaque pays varient d’année en année, il reste que la France importe toujours l’entièreté de cette matière première.
Les déchets radioactifs sont également un enjeu majeur. L’écrasante majorité des déchets radioactifs provient des centrales nucléaires. La gestion de la quantité de déchets radioactifs, qui augmente lentement depuis 2016, est donc intimement liée aux centrales nucléaires. En effet, il n’existe pour l’instant encore aucune filière de stockage des déchets les plus radioactifs et à vie longue, ce qui interroge lorsque l’on constate leur dangerosité.
Pour finir, une grande partie de l’eau douce prélevée des cours d’eau et des nappes phréatiques est employée afin de refroidir les centrales de production électrique, dont les centrales nucléaires. Cette utilisation soulève des interrogations, que ce soit sur l’impact d’une telle pratique sur la faune et la flore des cours d’eau, mais également sur la possible hausse de l’indisponibilité des centrales nucléaires pour des raisons météorologiques et climatiques dans les années à venir. Que ce soit pour l’approvisionnement en matières premières, en matière de sécurité, ou pour faire face au changement climatique, la question de l’industrie du nucléaire suscite beaucoup de questions et de débats et ce en particulier, si l’on prend en compte les besoins énergétiques qui devraient encore augmenter ces prochaines années avec la hausse de l’utilisation de l’intelligence artificielle.