Les ministres de la Défense des pays membres de l'OTAN se sont réunis à Bruxelles, mercredi 15 octobre 2025, pour discuter des moyens de renforcer leur soutien à l'Ukraine, mais également d'améliorer la riposte de l'alliance militaire transatlantique, après de multiples incursions et violations de l'espace aérien de pays européens (Pologne, Danemark, Allemagne...) par des aéronefs russes ces dernières semaines. Selon certains experts militaires américains, ces actions pourraient être le signe que la Russie prévoit une éventuelle escalade du conflit avec l'OTAN, et pourraient faire partie de ce qui est appelé la « phase 0 », considérée comme une possible préparation à un affrontement militaire avec les pays membres de l'alliance (reconnaissance, tests,...). En début de semaine, le Service fédéral de renseignement allemand (BND) a mis en garde contre une possible escalade militaire avec la Russie avant 2029. « Au mieux, l'Europe connaît une paix glaciale qui peut à tout moment dégénérer en confrontation violente. Nous devons nous préparer à une nouvelle aggravation de la situation », a déclaré le président du BND, Martin Jäger.
Comme le montrent des données publiées l'été dernier par le groupe de réflexion International Institute for Strategic Studies (IISS), spécialisé dans les questions de défense et de sécurité mondiale, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en 2022, la Russie mène déjà une « guerre hybride » contre les pays de l'Union européenne (UE), avec des opérations de sabotage et de désinformation visant à déstabiliser l'UE et à affaiblir le soutien à l'Ukraine. Ainsi, entre février 2022 et décembre 2024 (hors Ukraine), les analystes de l'organisation ont recensé 75 actes de sabotage imputés au Kremlin et ayant ciblé des infrastructures critiques - transport ferroviaire, cables sous-marins, approvisionnement d'eau,... - dans 17 pays européens (soit 2 par mois en moyenne). Les pays les plus touchés sont l'Allemagne (12 actes recensés), la France (11), la Pologne (8), la Finlande (6) et les pays baltes (4 à 5 chacun). Si ces données offrent un aperçu de l'ampleur et des cibles des opérations de sabotage russes en Europe, la source ne prétend pas être exhaustive dans son décompte. En outre, les cyberattaques et l'espionnage par drones n'ont pas été comptabilisés.



















