Le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé le mois dernier un amendement au programme de visas H-1B destiné aux travailleurs étrangers hautement qualifiés, imposant des frais de 100 000 dollars à toute nouvelle demande, afin de lutter contre ce que la Maison Blanche décrit comme « un abus systémique du programme », qui aurait été « délibérément exploité pour remplacer, plutôt que compléter, les travailleurs américains par une main-d'œuvre moins bien rémunérée et moins qualifiée ».
La nouvelle réglementation, qui consiste essentiellement en une taxe sur les talents étrangers spécialisés, aura un impact significatif sur le secteur technologique en particulier, qui dépend fortement du programme H-1B pour recruter des travailleurs qualifiés, le plus souvent originaires d'Inde et de Chine. Selon les dernières données des services américains de citoyenneté et d'immigration, la grande majorité des bénéficiaires du visa H-1B au cours de l'exercice 2024 occupaient des emplois liés à l'informatique. Avec 255 000 demandes approuvées, les travailleurs du secteur technologique représentaient près de 65 % de tous les bénéficiaires du programme l'année dernière, les emplois dans les domaines de l'architecture, de l'ingénierie et de l'arpentage arrivant loin derrière avec 40 000 demandes acceptées. Il est intéressant de noter que 70 % des demandes approuvées pour les travailleurs du secteur informatique concernaient des demandes de maintien d'emploi, soit la proportion la plus élevée parmi tous les groupes professionnels.
Selon le dernier rapport sur les caractéristiques des travailleurs occupant des emplois spécialisés H-1B, la rémunération annuelle médiane des candidats retenus était en 2024 de 120 000 dollars toutes professions confondues, et de 125 000 dollars pour les professions liées à l'informatique. Selon le bureau des statistiques sur le travail (Bureau of Labor Statistics), le salaire médian des professions informatiques et mathématiques dans l'ensemble de l'économie était de 105 000 dollars en 2024, ce qui montre que les travailleurs H-1B ne peuvent pas vraiment être considérés comme une main-d'œuvre étrangère bon marché, même s'il est difficile de faire des comparaisons basées sur les postes.




















