Le Parlement européen vient d'adopter définitivement une nouvelle loi visant à réduire les déchets alimentaires et textiles dans l'Union européenne. L'ambitieux texte prévoit notamment l'imposition de nouvelles règles plaçant la responsabilité de collecte, tri et recyclage des vêtements et textiles ménagers usagés sur les entreprises qui les produisent. À l'heure actuelle, plusieurs centaines de milliers de tonnes de textiles usagés sont exportés chaque année par les pays de l'Union européenne vers des pays tiers, et ces quantités ont triplé en deux décennies, passant d'un peu plus de 550 000 tonnes en 2000 à près de 1,7 millions de tonnes en 2019. Et le sort de ces textiles est généralement incertain : si une partie est réutilisée, entre 10 % et 40 % finissent généralement dans des décharges.
Comme le montre notre infographie, basée sur des données publiées par Vie publique, près de la moitié des textiles usagés exportés par l'Europe part vers l'Afrique chaque année. S'il existe une demande sur le continent pour les vêtements d'occasion bon marché, la perception des dons de vêtements usagés comme des cadeaux généreux aux personnes dans le besoin ne reflète plus vraiment la réalité. La tendance actuelle pour la « fast fashion » et l'exportation de tonnes de déchets de basse qualité mettent en effet en péril les industries textiles locales, et ont un impact désastreux sur les écosystèmes et la santé des populations. De nombreux pays d'Afrique reçoivent chaque année des quantités énormes de vêtements usagés dont une grande partie est inutilisable, ce qui engendre des décharges massives. La majorité des vêtements importés sont en fibres synthétiques, responsables de la pollution microplastique dans les sols, les eaux et l'air.




















