Dans un rapport publié mercredi 9 juillet, la Commission européenne constate que la Hongrie n'a fait « aucun progrès » en matière de transparence de la justice, d'indépendance des médias et de protection de la société civile. Chaque année, l'exécutif européen produit un rapport sur l'état de droit dans les 27 pays de l'Union européenne. Ce dernier demande à Budapest de respecter ce principe fondamental et lui reproche notamment sa trop faible lutte contre la corruption ainsi que divers obstacles ou atteintes aux libertés civiles.
À ce jour, l'Union européenne (UE) a déjà gelé 18 milliards d'euros de fonds destinés à la Hongrie dans le cadre de diverses procédures liées à des inquiétudes concernant les droits des personnes LGBT+ et des demandeurs d'asile, ainsi qu'à des affaires de conflits d'intérêt dans l'attribution de marchés public. Avec l'adoption d'une nouvelle loi restreignant les libertés des personnes LGBT+ et la décision des autorités d'interdire la marche des fiertés à Budapest fin juin, les relations entre la Hongrie et l'UE se sont davantage durcies.
Comme le confirme notre infographie, qui montre le classement de la Hongrie parmi les 27 États membres de l'UE concernant une sélection d’indicateurs, ce pays est devenu le cancre européen en matière de droits humains et de libertés civiles. Dirigée ces dernières années d'une manière de plus en plus autoritaire par Viktor Orbán, la Hongrie affiche actuellement la pire évaluation de l'UE sur quatre indices clés : l'indice de l’état de droit en 2024 du World Justice Project, l'indice de perception de la corruption en 2024 de Transparency International, le rapport sur les libertés dans le monde en 2025 de Freedom House, ainsi que l'indice des droits humains en 2024 de V-Dem.
En plus d'être l'État membre de l'UE le plus corrompu et globalement le plus restrictif sur les droits humains, la Hongrie se classe également aux derniers rangs européens en matière de démocratie et de liberté de la presse. Le pays est classé au 24e rang sur 27 dans les indices respectifs de The Economist et de Reporters Sans Frontières (RSF), avec une gouvernance qui se rapprochait en 2024 du régime « hybride » (c'est-à-dire entre démocratie et dictature) et une situation des journalistes et des médias jugée à l'heure actuelle « problématique » par RSF.



















