La proposition de loi sur l'aide médicale à mourir a été adoptée mardi 27 mai en première lecture à l'Assemblée nationale. Elle rapproche désormais la France des pays où le suicide assisté et/ou l'euthanasie sont autorisés. Dans certains d'entre eux, comme au Canada, aux Pays-Bas et en Belgique, ces pratiques sont déjà bien installées, comme le révèlent des données nationales compilées par Ouest-France. Combien de patients ont recours à l'euthanasie ou au suicide assisté chaque année ?
Dans les trois pays cités plus haut, le nombre de recours à l'aide à mourir a connu une augmentation constante depuis la date de sa légalisation. Les Pays-Bas ont été les premiers à légaliser l'euthanasie et le suicide assisté en 2001. En 2024, près de 10 000 cas ont été recensés dans ce pays, en hausse de 57% sur les cinq dernières années. La Belgique a légalisé l'euthanasie en cas de situation médicale incurable et insupportable peu de temps après son voisin, en septembre 2002. La tendance y est similaire à celle des Pays-Bas : l'an dernier, la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie belge a reçu et examiné près de 4 000 demandes, soit une hausse de 50% par rapport à 2019. Au Canada, la loi sur l'aide médicale à mourir a été adoptée en 2016 et les critères d'admissibilité sont plus stricts qu'aux Pays-Bas ou en Belgique. Comme l'accès à cette procédure est relativement récent, le nombre de cas a fortement augmenté ces dernières années : un peu plus de 15 000 demandes avaient abouti dans le pays en 2023, selon Santé Canada, soit presque trois plus qu'en 2019. Ces chiffres sont également à mettre en rapport avec la taille de la population : environ 40 millions au Canada, respectivement 12 et 18 millions en Belgique et aux Pays-Bas.
Dans ces trois pays, la part des décès par euthanasie dans le total des décès était comprise entre 3,6 % et 5,4 % (pour la dernière année disponible).