La Cour suprême américaine à majorité conservatrice tient, ce jeudi 15 mai 2025, une audience sur le décret du président Donald Trump visant à revenir sur le droit du sol aux États-Unis, qui avait été bloqué en janvier dernier par un juge fédéral jugeant le texte « inconstitutionnel ». En signant ce décret le 20 janvier, Donald Trump avait lui-même reconnu s’attendre à des contestations devant les tribunaux. Il avait par ailleurs qualifié le droit du sol de principe « ridicule », et faussement affirmé que les États-Unis seraient « le seul pays au monde » à pratiquer le droit du sol.
Dans les faits, de nombreux autres pays appliquent le droit du sol de façon inconditionnelle (ou à l'exception de rares cas) pour l'attribution de la nationalité, dont les voisins des États-Unis, le Canada et le Mexique. Comme le montre notre carte, la grande majorité des autres États situés sur le continent américain offrent aussi la citoyenneté inconditionnelle aux personnes nées sur leur territoire, comme le Brésil, l'Argentine, le Chili, le Venezuela, le Pérou ou encore l'Uruguay. Les exemples d'application du droit du sol automatique sont plus rares hors des Amériques : trois pays africains (Chad, Tanzanie, Lesotho), deux petits États insulaires du Pacifique (Fidji et Tuvalu) ainsi que le Pakistan (sauf si l'un des parents est un diplomate étranger ou originaire d'un pays « ennemi »).
En Europe, aucun pays n'accorde la citoyenneté inconditionnelle aux enfants nés de parents étrangers. Certains États disposent toutefois d'une forme de droit du sol, mais assorti de conditions supplémentaires, par exemple le fait que les parents aient vécu dans le pays pendant un certain temps avant la naissance de l'enfant, comme au Portugal, en Irlande et en Allemagne. D'autres États appliquent le double droit du sol, c'est-à-dire que la nationalité du pays de naissance est attribuée à toute personne qui y est née et dont au moins un parent y est également né. Les enfants acquièrent par exemple la nationalité de cette façon en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Espagne. La Belgique et la Grèce pratiquent aussi le double droit du sol, mais avec certaines restrictions.