Les résultats d'une étude internationale réalisée en 2024 dans vingt-six pays par Ipsos révèlent que les clivages des opinions au sujet des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres (LGBT+) s'accentuent entre générations ces dernières années, tandis que le soutien à des mesures sociétales et d'inclusion en faveur des personnes LGBT+, notamment transgenres, continue de s'effriter dans le monde.
En France par exemple, une majorité des répondants (60 %) considère que les personnes transgenres font l'objet de discriminations. Mais bien qu'ils soutiennent toujours largement la nécessité de les en protéger (75 %), cette proportion a légèrement diminué par rapport à 2023 (77 %). De même, la proportion des Français pour qui les personnes transgenres devraient être autorisées à utiliser des installations non-mixtes (par exemple : toilettes publiques, centres d'hébergement, etc.) correspondant au genre auquel elles s'identifient a baissé de 53 % en 2023 à 50 % en 2024.
Comme le montre notre infographie, les attitudes vis-à-vis de l'inclusion sociale des personnes transgenres varient également énormément d'un pays à l'autre. En Thaïlande, où la société est globalement tolérante envers les personnes transgenres, plus de 80 % des répondants à l'enquête ont par exemple indiqué qu'elles devraient être autorisées à utiliser des installations non-mixtes concordant avec le genre auquel elles s'identifient. Une nette majorité des répondants étaient également du même avis en Italie (63 %), en Allemagne (59 %) et aux Pays-Bas (58 %).
En revanche, en Hongrie et au Royaume-Uni, seules 38 % des personnes interrogées indiquaient soutenir cette idée en 2024, soit la proportion la plus faible mesurée dans les vingt-six pays étudiés. Au Royaume-Uni, le 16 avril dernier, la Cour suprême britannique a statué que la définition légale d'une femme repose sur le sexe biologique et non sur le genre. Cette décision de justice pourrait avoir des répercussions importantes pour les femmes transgenres dans le pays. Comme le rapporte Le Monde, des associations britanniques disaient craindre avant le jugement que les femmes transgenres ne puissent plus accéder à certains lieux, dont les centres d'hébergement pour femmes.