Chaque année, le 12 juin marque la Journée mondiale contre le travail des enfants. Comme le constatent l'Organisation internationale du travail (OIT) et l'UNICEF dans un nouveau rapport publié hier, bien que le travail des enfants ait reculé de près de moitié depuis le début du siècle, le monde n'a toujours pas réussi à atteindre les objectifs de lutte qu'il s'était fixés. Ainsi, malgré les progrès accomplis ces dernières décennies, près de 138 millions d'enfants ont travaillé en 2024, et 54 millions d'entre eux ont effectué des travaux dangereux, susceptibles de mettre en péril leur santé, leur sécurité ou leur développement, selon les dernières estimations communiquées par les deux organisations.
Comme le montre notre infographie, qui détaille ces données par région, des progrès dans la lutte contre le travail des enfants ont été mesurés globalement tout autour du globe, sauf en Afrique, où ce phénomène persiste et reste très répandu. En gardant en tête les dynamiques démographiques, le nombre d'enfants âgés de 5 à 17 ans astreints au travail a par exemple augmenté de 33 % entre 2008 et 2024 en Afrique subsaharienne (atteignant un chiffre de près de 87 millions), tandis qu'il a diminué sur la même période de 76 % dans la région Asie & Pacifique, de 48 % en Amérique latine & Caraïbes et de 29 % dans le reste du monde. En proportion de la population, la prévalence du travail des enfants en Afrique est ainsi restée presque inchangée au cours de la décennie écoulée, avec toujours environ enfant sur cinq touché en 2016 et en 2024. L'un des pays les plus affectés est le Burkina Faso, où il est estimé qu'autour d'un enfant sur trois est contraint au travail.
Le seul point pour lequel des progrès ont été observés dans toutes les régions du monde (sauf certains pays en situation de conflit) concerne la prévalence du travail dangereux chez les enfants. À l'échelle mondiale, en 2008, un peu plus de la moitié des enfants astreints au travail (54 %) étaient engagés dans des activités menaçant leur santé ou sécurité, tandis qu'en 2024, ce taux est descendu à 39 %. Comme l'indiquent l'OIT et l'UNICEF, le secteur dans lequel le travail des enfants est le plus répandu dans le monde reste l'agriculture, puisqu'il totalise un peu plus de 60 % de tous les cas d'enfants astreints au travail en 2024, suivi des services (27 %), tels que les travaux domestiques et la vente de biens sur les marchés, puis de l'industrie (13 %), notamment l'exploitation minière et la fabrication.