La pollution de l'air figure parmi les plus grandes menaces environnementales pour la santé de l'humanité. Elle provoque plus de six millions de décès par an et entraîne des coûts économiques de plus de 8 millards de dollars par an. C'est ce que révèle le « World Air Quality Report 2022 », publié par l'entreprise suisse de technologie de la qualité de l'air IQAir. L'analyse a révélé qu’en 2022, sur les 131 pays, régions et territoires étudiés, seuls 13 respectaient les directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de qualité de l'air, dont beaucoup se trouvent en Océanie. L’OMS préconise une exposition annuelle à des concentrations de particules fines (PM2,5) inférieures ou égales à 5 μg/m3.
Le graphique ci-dessous montre à quel point la qualité de l'air varie dans le monde : dans des villes comme Lahore au Pakistan (97,4 μg de particules PM2,5 par m3) et Delhi en Inde (92,6), les recommandations maximales de l'OMS sont dépassées de plus de dix fois. Des villes comme Reykjavik en Islande (3,3) et Tallinn en Estonie (4,8) font partie des rares à respecter les seuils. À Paris les recommandations maximales de l’OMS sont dépassées d’un peu plus de deux fois (12,7 μg de particules PM2,5 par m3).
La pollution de l'air touche particulièrement les populations déjà vulnérables, puisque plus de 90 % des décès dus à la pollution atmosphérique surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, indique le rapport. L'Afrique et l'Asie centrale et du Sud sont surreprésentées, avec les concentrations annuelles moyennes de PM2,5 les plus élevées au monde. Et cela alors même que seulement 19 des 54 pays africains disposaient de données suffisantes pour être inclus dans l'étude.