La semaine dernière, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) et d'autres institutions internationales de recherche sur le climat ont annoncé que 2024 avait été l'année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant le record de température de 2023 de 0,1 °C. La température moyenne à la surface de la terre et des océans en 2024 était supérieure de 1,29 °C à la moyenne du 20e siècle (13,9 °C), selon les recherches menées la NOAA.
Comme le montre notre graphique, qui retrace les anomalies de température mondiale, le réchauffement global tend à s'accélérer depuis une quarantaine d'années. Entre 2013 et 2022, la température moyenne mondiale a dépassé de 1,14 °C les niveaux de 1850-1900, et ce réchauffement s'accompagne d'une accélération de la montée du niveau des océans, d'une fonte record des glaciers et de conditions météorologiques extrêmes. Les dix années les plus chaudes de la planète depuis 1850 se sont également toutes produites au cours de la dernière décennie, les températures moyennes à la surface du globe (terre et mer) s'écartant de 0,87 à 1,29 °C de la moyenne du 20e siècle entre 2015 et 2024. De nombreux experts estiment maintenant que l'objectif de l'Accord de Paris, à savoir ne pas dépasser 1,5 °C de réchauffement global par rapport à l'époque préindustrielle, n'est désormais plus atteignable. Selon le rapporteur du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), François Gemenne, le seuil de 1,5 °C de réchauffement pourrait être franchi avant 2035.