Le Tour de France 2023 débutera ce samedi 1er juillet à Bilbao (Espagne). La célèbre course cycliste à étapes promet d'être le théâtre d'un nouveau duel entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, les vainqueurs des deux précédentes éditions et principaux favoris. L'an dernier, Jonas Vingegaard (qui avait fini deuxième derrière Pogacar en 2021) a remporté la "Grande Boucle" en affichant une vitesse moyenne de 42,03 km/h - battant le précédent record de 41,65 km/h, établi par un certain Lance Armstrong en 2005 (et depuis tombé en disgrâce).
Si la vitesse moyenne mesurée peut être influencée par la nature du parcours (le Tour était par exemple plus long au début du 20e siècle) ou les progrès en matière d'entraînement et d'équipements, de tels records ne manquent pas d'éveiller quelques soupçons, étant donné notamment la mauvaise réputation qui colle au cyclisme professionnel ces dernières décennies. En effet, de 1998 (année de l'affaire Festina) à aujourd'hui, les deux tiers des vainqueurs du Tour de France ont été impliqués dans des affaires de dopage, et environ la moitié des coureurs montés sur le podium.
Comme le montre notre graphique, des "années folles" du dopage (années 1990) à la décennie 2020, la vitesse moyenne du vainqueur du Tour n'a pas diminué, bien au contraire. Au cours des trente dernières années, on mesure un gain moyen d'environ 2 km/h sur des parcours variant de 3 300 à 3 600 km (en 21 étapes). Que cela soit dû à des facteurs techniques (vélos ultra-léger, entraînement, etc.), à des parcours favorisant davantage la vitesse ou à de nouvelles substances dopantes reste une question à laquelle seuls le dépistage et le temps pourront répondre.