C'est dans un contexte tendu que les dirigeants européens se réunissent cette semaine à Bruxelles dans le cadre des négociations commerciales post-Brexit. Boris Johnson a en effet annoncé qu’il déciderait de poursuivre ou non les négociations avec l’UE selon les résultats du sommet prévu aujourd'hui et demain. Parmi les points de blocage qui subsistent entre les deux parties, la question de la pêche constitue très certainement l'enjeu majeur des négociations.
Comme le montre notre infographie, qui se base sur des données reprises par Le Télégramme, la pêche européenne est très dépendante des eaux britanniques. Le Royaume-Uni dispose non seulement de la zone de pêche la plus vaste de la façade Atlantique/mer du Nord, avec une zone économique exclusive de 756 milliers de km2 (soit plus que celle de la France et de l'Espagne combinée), mais les eaux qu'elle englobe sont également les plus poissonneuses. Le volume de poissons pêché par les pêcheurs de l'Union européenne dans les eaux britanniques s'élève ainsi à 760 000 tonnes par an (moyenne sur la période 2012-2016), tandis que leurs homologues britanniques ne ramènent en comparaison que 90 000 tonnes des eaux de l'UE, soit plus de huit fois moins.
Ce déséquilibre en matière de ressources s'explique en grande partie par les cycles naturels de reproduction des poissons dans la région. En effet, ces derniers naissent et grandissent sur la côte continentale et au sud de la mer du Nord, avant de prendre le large à l'âge adulte en direction des eaux britanniques, plus froides et plus profondes.