Il y a 60 ans, le 12 avril 1961, le cosmonaute russe Youri Gagarine accomplissait le premier vol spatial habité autour de la Terre, marquant le début de l'ère de l'exploration spatiale par l'homme. Après les premiers pas des astronautes du Programme Apollo sur la Lune en 1969 et la fin de la course à l'espace entre les États-Unis et l'URSS, la conquête spatiale semble aujourd'hui relancée. La décennie 2020-2030 s'annonce ainsi comme celle du retour sur la Lune, de nombreux pays ou entreprises privées ayant prévu des missions lunaires dans les années à venir. Le point sur les principaux projets avec notre infographie.
Après les échecs des missions de la société israélienne SpaceIL en avril 2019 et de l'agence spatiale indienne ISRO en juillet de la même année, plusieurs pays envisagent prochainement de faire atterrir une sonde sur la Lune. Tout d'abord la Russie en octobre prochain, puis les États-Unis et le Japon en 2022, la Turquie à partir de 2023, les Émirats arabes unis en 2024, l'Union européenne en 2025, et enfin la Corée du Sud, qui a récemment annoncé son intention d'envoyer un robot sur notre satellite naturel d'ici la fin de la décennie. Une mission privée menée par la société allemande PTScientists est également prévue en 2021, mais la société qui soutient le projet a connu des difficultés financières, ce qui laisse présager un éventuel retard.
Outre-Atlantique, trois entreprises américaines - Astrobotic, Rocket Lab et Intuitive Machines - vont dès cette année entamer une série de missions en prévision d'un retour d'astronautes sur le sol lunaire. Ces missions commandées par la NASA ont pour objectif de placer des satellites en orbite autour de l'astre, ainsi que d'envoyer des atterrisseurs et des rovers, en vue notamment de rechercher de l'eau près d'une région polaire. En 2022 et 2023, trois autres entreprises rejoindront le peloton, avec des atterrisseurs dédiés au transport de matériel et d'équipement. L'atterrisseur cargo Blue Moon, développée par l'entreprise de Jeff Bezos, devrait suivre en 2024.
Les États-Unis ont l'ambition de renvoyer un homme (ou cette fois une femme) sur la Lune dès 2024 dans le cadre des missions Artemis 3 et 4. Le rival historique du pays dans la course à l'espace, la Russie, a quant à elle prévue un vol habité en orbite lunaire pour 2028, tandis que l'Union européenne et la Chine se concentrent pour l'instant sur des missions robotisées visant à étudier l'extraction et l'utilisation des ressources.