Malgré les avertissements de Washington, la taxe GAFA fait des émules chez nos voisins : l'Espagne a adopté cette semaine un projet de loi visant à taxer les géants du numérique à hauteur de 3 % du chiffre d'affaires. Trois types d'activités sont principalement ciblées : la publicité en ligne, les plateformes d'intermédiation et la vente ou cession de données d'utilisateurs.
Le projet espagnol est très similiaire à la "taxe sur les revenus numériques" adoptée le 11 juillet 2019 par la France et dont le prélèvement a été suspendu depuis. Pour rappel, après d'intenses discussions avec les États-Unis au forum de Davos et dans l'attente que soit trouvé un accord mondial au niveau de l'OCDE, la France avait décidé la suspension provisoire de sa taxe GAFA. Fin janvier, les 137 pays engagés sous l'égide de l'OCDE dans ces négociations sont parvenus à un consensus pour parvenir à un accord sur la taxation des géants du numérique d'ici la fin de l'année 2020.
Premiers visés, les GAFA affirment soutenir cette démarche. Et comme le montre notre infographie, Google (Alphabet) et Facebook seront certainement les entreprises les plus concernées, leurs performances économiques dépendant fortement d'activités dont les revenus – vente de produits ou de services comme la publicité – sont générés en ligne sans nécessiter de présence physique dans un pays. L'année dernière, la vente de publicité en ligne représentait 98,5 % du chiffre d'affaires de Facebook et 83,3 % de celui d'Alphabet.