Les victimes de violences sexistes et sexuelles en France
En 2021, le nombre de femmes victimes de violences sexuelles ou physiques de la part de leur conjoint ou ex-conjoint était d’environ 213.000. Parmi ces femmes victimes de violences conjugales, 6.200 étaient victimes de viols, soit plus de 50 fois plus que de victimes hommes. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes par tous les types de violences, qu’il s’agisse de violences physiques, de harcèlement, ou encore d’agressions sexuelles, conjugales ou non. D’ailleurs, un homme sur 10 a déjà eu un doute sur le consentement de sa partenaire lors d’un rapport sexuel et 12% des hommes indiquent déjà avoir insisté pour avoir un rapport sexuel alors que leur partenaire n’en avait pas envie.Les violences envers les femmes vont parfois jusqu’à la mort. En moyenne, plus de 100 femmes sont tuées chaque année en lien avec des violences conjugales en France. Les auteurs de meurtres et d’assassinats au sein du couple en France sont principalement des hommes, qui tuent leur conjointe ou ex-conjointe à cause d’une séparation non acceptée, par jalousie ou en lien avec une dispute.
Les violences sexuelles et sexistes subies par les femmes commencent dès le plus jeune âge chez les petites filles, qui constituent les victimes de plus de 80% des violences sexuelles sur mineurs. Parmi les victimes de viols sur mineurs, un tiers ont 13 ans ou plus au moment des faits, un quart ont entre sept et neuf ans, 18% entre quatre et six ans et 5% ont même moins de quatre ans. Les violences ont majoritairement lieu dans le cadre familial et constituent fréquemment de l’inceste. Pour plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre page sur la pédocriminalité, l’inceste et les violences sexuelles sur mineurs en France.
Les réponses de la justice et du monde associatif
Si, parmi les femmes victimes de violences, moins de 20% déposent plainte auprès d’une gendarmerie ou d’un commissariat, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, parce que dans près de la moitié des cas, l’agresseur est le conjoint et dans la majorité des autres cas, il s’agit d’un ami ou d’un proche. Ensuite, les auteurs de ces actes devraient en principe être punis par la loi, mais les procès peuvent être longs et complexes, et 40 % des femmes ayant porté plainte pour violences conjugales, sexuelles ou sexistes trouvent que la prise en charge par les forces de l'ordre est mauvaise. En particulier, près de 80% des affaires de violences sexuelles sont classées sans suite. Et enfin, subir une violence peut être très traumatisant pour la victime, qui aura plutôt le réflexe de consulter un médecin, un psychologue ou un membre d’une association spécialisée dans la prévention et la lutte contre les actes et violences sexistes, qu’un représentant des forces de l’ordre. À côté du soutien des proches, les Françaises accordent une grande confiance à ces associations, parmi lesquelles on trouve le planning familial, En avant toute(s), ou encore L’Association française du féminisme. Ces associations font du travail de prévention, notamment d’information et de sensibilisation des jeunes, et accompagnent les victimes de violences sexuelles ou conjugales.Concernant les lois et sanctions existantes pour lutter contre les actes et propos sexistes, seulement 9% des Français les jugent suffisantes et bien appliquées par la police, la justice et les autorités publiques. Près de 70% des Français pensent que le gouvernement devrait renforcer la poursuite judiciaire des crimes sexuels et agressions envers les femmes, et 50% des Français pensent que l’État devrait mettre fin aux usages traditionnels portant atteinte aux femmes et filles, comme le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines.
Les deux tiers des Français pensent que le gouvernement devrait en faire plus pour la promotion de l’égalité des sexes. Pourtant, en 2017, le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré que l'égalité entre les femmes et les hommes était la "grande cause du quinquennat". Mais de nombreuses associations féministes dénoncent le manque de moyens mis en place et l'absence de réformes structurelles. Ainsi, moins de la moitié des Françaises se disent satisfaites de l'action d'Emmanuel Macron en matière de droits des femmes – à l’exception des sympathisantes de son parti./.